Depuis douze ans chez MEDILAB, Tekau Hoatua met sa passion pour les machines au service de la santé des Polynésiens. Qu’il s’agisse d’échographes, de tables de radiologie, d’automates de laboratoire, ou d’autres équipements médicaux, rien ne lui échappe. Chaque panne est pour lui une énigme à résoudre. Hommes de Polynésie a rencontré ce Sherlock Holmes des machines dans son bureau, à Papeete.
RÉSOUDRE UNE PANNE, UNE VRAIE OBSESSION
« Pour moi, les pannes, c’est comme des énigmes à déchiffrer. Il faut chercher ce qui ne va pas… C’est vraiment un truc que j’adore. Pas besoin d’être bon en mathématiques, il suffit d’avoir quelques connaissances en physique. Je les ai apprises à l’école. »
Tekau Hoatua a grandi à la Presqu’île avant de poursuivre ses études au Taaone, où il a obtenu un BTS en électrotechnique.
« Après mon BTS, j’ai été embauché par une société concurrente de MEDILAB, où j’ai appris à travailler dans le domaine médical. »
Il y reste quelques années en tant que technicien, avant de ressentir le besoin de changer de voie.
« J’avais vraiment envie d’autre chose, de changer de vie… J’ai enseigné pendant six mois en tant qu’instituteur pour des élèves de CE1 et CE2 dans les Tuamotu. C’était une expérience vraiment enrichissante. C’était une autre vie. »
Il découvre le kitesurf et s’adonne à la pêche… jusqu’à ce que MEDILAB, spécialiste de la vente et de services de matériel médical en Polynésie, repère son profil et le contacte pour lui proposer de les rejoindre.
« J’ai rencontré le patron. À l’époque, c’était Robert Bernut, le père de Raimana, l’actuel gérant. Finalement, je me suis rendu compte que l’enseignement n’était pas fait pour moi. J’aimais vraiment mon ancien métier… »
LE RETOUR D’UNE VOCATION
Tekau accepte donc l’offre de MEDILAB et reprend son rôle de technicien biomédical. C’était il y a douze ans. Il se charge alors d’installer et de réparer du matériel médical. Des équipements de laboratoire aux échographes en passant par les tables de radiologie et les amplificateurs de brillance pour les blocs opératoires, il s’investit pleinement. Afin de maitriser ces dispositifs médicaux essentiels à la santé, il part en formation plusieurs mois après son arrivée, notamment en Allemagne chez Siemens, et même à Shanghai. À 24 ans, il est dans son élément.
Au fil des années, il gagne en assurance et gravit les échelons. En 2017, il devient responsable de service, encadrant une équipe technique de trois personnes.
« Quand j’ai commencé, nous étions deux techniciens. Aujourd’hui, nous sommes quatre, et l’entreprise compte dix salariés. Il y a désormais beaucoup de management dans mon travail. Les relations humaines,
c’est un peu plus compliqué que les machines ! »
LE MANAGEMENT, UN NOUVEAU DÉFI
Tekau apprécie de plus en plus son rôle de manager. Il veille à une communication fluide au sein de l’équipe.
« Être manager, ce n’est pas tous les jours facile. Il faut composer avec les différents caractères et garder tout le monde sur la même ligne, avec une charge de travail équitable. Je n’ai pas de secret, il faut juste être sincère et juste. C’est stimulant de créer une bonne ambiance pour progresser ensemble. »
AU-DELÀ DES MACHINES, UN SERVICE HUMAIN
L’objectif est clair : satisfaire les clients, les aider à définir leurs besoins et les accompagner en leur fournissant une qualité de service à la hauteur des enjeux.
« Nous ne vendons pas juste des machines, nous offrons un service. Et comme ce matériel est sensible, nous proposons des contrats de maintenance. »
L’entreprise équipe plusieurs laboratoires à Tahiti, ainsi que les hôpitaux et cliniques privés, notamment le centre de transfusion sanguine, la seule banque de sang de Polynésie et l’un de ses plus importants clients.
« Nous nous occupons également du matériel dentaire, de l’installation des fauteuils aux radios panoramiques. Et nous gérons tout ce qui stérilisation. »
INTERVENTIONS DANS LES ILES
Le secteur s’étend bien au-delà de Tahiti. Que ce soit pour la Direction de la santé ou les hôpitaux dans les iles, il faut savoir répondre rapidement aux urgences, même à distance.
« C’est parfois un peu compliqué, mais nous faisons de notre mieux pour les aider. Nous offrons une assistance téléphonique et nous nous déplaçons si nécessaire. Notre force, c’est notre formation solide et le soutien de nos fournisseurs. »
Dans ce domaine, la formation continue est cruciale, tout comme le suivi régulier avec les équipes techniques des fabricants. Dans son service, chaque technicien est référent dans un domaine. Tekau, lui, s’est spécialisé en imagerie, mais après douze ans d’expérience, il connaît presque toutes les machines médicales.
UN MÉTIER EN CONSTANTE ÉVOLUTION
« Pourquoi j’aime le secteur médical ? Parce qu’il évolue sans cesse. La technologie change, on se forme, c’est passionnant. Il faut rester à jour en permanence. »
Et quand il n’est pas en intervention ou devant son bureau, ce musicien et chanteur dans l’âme veut être disponible pour sa famille, notamment pour sa fille de sept ans et son fils de deux ans, avant de pouvoir, dans quelques années, les initier au kitesurf…
©Photos : Cl Augereau et Tekau Hoatua pour Hommes de Polynésie