TNTV Reportages

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TNTV Reportages – Nauru, la prison australienne

100% FENUA – Nauru est la plus petite République insulaire du monde, et a été l’une des plus riches. Mais elle a épuisé ses réserves de phosphates et elle est devenue l’un des pays les plus pauvres de la planète. Pendant le Forum des îles du Pacifique, en septembre, Mike Leyral et Brandy Tevero ont pu se rendre dans cette île micronésienne, habituellement interdite aux journalistes. Ils ont rencontré des réfugiés, enfermés sur cette île depuis cinq ans, et devenus la principale ressource de Nauru. Interview.

Vous montrez dans ce magazine la vie des réfugiés de Nauru : qui sont ces réfugiés ? 

Mike Leyral – Ce sont des Iraniens, des Somaliens, des Sri Lankais ou encore des Birmans : beaucoup sont des réfugiés politiques, ils fuient des persécutions, ou tout simplement la misère. Ils ont tenté d’accoster en Australie sur des bateaux de fortune. L’Australie paie Nauru pour que ces réfugiés restent sur cette petite île, dans des camps australiens. C’est ce qu’on appelle la « Pacific solution »

Quel est l’intérêt de la « Pacific Solution » pour l’Australie ? Et pour Nauru ?

Mike Leyral – Pour l’Australie, il s’agit de de dissuader toute tentative d’immigration illégale. Le message du gouvernement australien est clair : si vous tentez de venir chez nous sans autorisation, vous passerez des années sur une île de 21km2. Pour Nauru, l’intérêt, c’est l’argent : l’île est payée par l’Australie pour garder les réfugiés, et ça crée quelques emplois. Nauru n’a pas vraiment le choix : le sol est ravagé par l’exploitation de phosphates, il n’y a pas d’agriculture ni de tourisme, donc presque aucune ressource. Beaucoup de dettes en revanche…

Combien sont les réfugiés et quelles sont leurs conditions de vie à Nauru ? 

Mike Leyral – Ils étaient environ un millier en septembre, répartis dans huit camps. Parmi eux, plus d’une centaine d’enfants. Certains sont malades et la plupart souffrent de problèmes psychologiques. Plusieurs se sont suicidés, et même des enfants tentent de mettre fin à leurs jours. Ils subissent des violences, des réfugiées ont été violées. Certains camps ont été reconstruits par l’Australie juste avant le forum : selon les réfugiés que nous avons rencontrés, c’était pour que les journalistes ne puissent pas voir les camps insalubres constitués de tentes, dans lesquels certaines familles ont passé quatre ans. Le plus difficile, c’est l’absence d’espoir.

 Dans quelles conditions avez-vous tourné ce magazine ? 

Mike Leyral – Nauru a une conception particulière de la liberté de la presse. Les journalistes qui veulent se rendre à Nauru doivent payer 8000 dollars australiens pour leur demande de visa, non remboursables en cas de refus. Donc personne n’y va. La presse locale est aux ordres du président. Il est interdit de filmer les réfugiés, et même de leur parler. Une journaliste néo-zélandaise a été arrêtée pour l’avoir fait. Mais c’est un drame du Pacifique que tous les Océaniens doivent connaître.

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Ils sont près d’un millier : des réfugiés qui ont fui un pays en guerre, des exactions politiques ou religieuses. Ils voulaient gagner l’Australie, sur des bateaux de fortune. Mais l’Australie les a déportés à Nauru, la plus petite République insulaire du monde. Depuis cinq ans, ils attendent. Beaucoup sont malades. Quelques-uns sont morts. Même les enfants tentent de se suicider. En septembre, les 18 chefs de gouvernement du Forum des Îles du Pacifique, réunis à Nauru, ont fermé les yeux sur ce drame. Tahiti Nui Télévision a recueilli les témoignages de ces réfugiés, qui ont perdu tout espoir, à l’autre bout de notre océan. Un document exceptionnel sur un secret bien gardé, à découvrir sur votre chaîne, mercredi 6 février à 20h30.

Magazine de la rédaction
Reportage : Mike Leyral et Brandy Tevero

Disponible jusqu'au 06/02/2029
Durée : 28 min

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