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1er Mai : manifestations dans le monde, incidents à Istanbul et Paris

A Istanbul, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des manifestants en plusieurs endroits de la plus grande ville de Turquie, notamment autour de la célèbre place Taksim, foyer traditionnel de protestation.
En marge de ces échauffourées, un homme est mort écrasé apparemment accidentellement par un véhicule antiémeute, en traversant une rue du centre-ville, selon la police. Plus de 200 personnes qui tentaient de marcher sur la place Taksim ont été interpellées, selon le gouvernorat de la ville.
Des militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) ont également été dispersés violemment par la police, qui a mobilisé près de 25 000 hommes et bouclé de nombreuses rues en prévision de la fête du Travail, qui est souvent l’occasion de heurts entre militants opposés au pouvoir et forces de sécurité.
 
En France, la fête du Travail s’est déroulée dans un climat particulièrement tendu, après deux mois de contestation contre un projet de loi sur le travail et de nombreuses manifestations émaillées de violences.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes -84 000 selon les autorités- ont défilé dans tout le pays, avec pour leitmotiv le retrait de ce projet de loi examiné à l’Assemblée nationale à partir de mardi. Les cortèges ont marché dimanche matin sans incident majeur en province. A Paris, entre 16.000 manifestants selon la police, jusqu’à 70 000 pour les syndicats, ont battu le pavé l’après-midi, sous haute surveillance policière, au cours d’un défilé unitaire des syndicats, une première depuis sept ans.
 
Des débordements ont éclaté peu après le départ du cortège dans l’est parisien : des jeunes encagoulés, casqués, ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène. Ces incidents, impliquant 200 à 300 jeunes, se sont répétés à intervalles réguliers tout l’après-midi, avec des bris de vitrine et du mobilier urbain saccagé. Ils sont restés néanmoins relativement limités, des milliers d’autres manifestants défilant dans le calme aux cris de « Retrait, retrait de la loi travail ».
 
Les derniers manifestants ont quitté vers 20 heures (18 heures GMT) la place de la Nation, destination finale de la manifestation, sous les gaz lacrymogène. Deux heures plus tard, place de la République, l’habituel rassemblement du mouvement citoyen « Nuit debout » a été interrompu après des incidents impliquant de jeunes « casseurs ». Deux personnes ont été interpellées pour « outrage et rébellion ». Le calme est revenu après minuit (22 heures GMT).
Au cours de la journée, dix-huit personnes avaient déjà été interpellées en France, selon le ministère de l’Intérieur, et un policier ainsi qu’un manifestant ont été légèrement blessés à Paris.
 
En Russie, près de 100 000 personnes selon la police ont participé à Moscou à une grande parade organisée sur la Place Rouge, brandissant drapeaux et ballons sous les murs du Kremlin, alors que la fête des travailleurs coïncidait cette année avec celle de Pâques orthodoxe. En Pologne, un cortège de quelques centaines de manifestants a défilé dans le calme à Varsovie. 
 
A Madrid, plusieurs milliers de personnes, dont les leaders du Parti socialiste Pedro Sanchez et du parti écolo-communiste Izquierda Unida Alberto Garzon, ont défilé dans un cortège mené par les deux principaux syndicats CCOO et UGT, qui avaient déployé une banderole proclamant: « Contre la pauvreté salariale et sociale, du travail et des droits ».
 
En Italie, une manifestation unitaire des trois principaux syndicats (CGIL, CISL et UIL) s’est déroulée sans incident à Gênes (nord-ouest), en présence d’environ 5.000 personnes.
 
En Corée du Sud, des dizaines de milliers de personnes ont protesté contre une réforme annoncée des conditions de travail, projet du président Park Geun-Hye et de son parti conservateur, qui prévoit de faciliter les conditions de licenciement. 
 
A Cuba, quelques 600 000 personnes, selon la presse officielle, ont défilé pour dénoncer une « campagne » en cours selon elle pour « déstabiliser » les gouvernements de gauche en Amérique latine, notamment au Brésil et au Venezuela. Au Salvador, des milliers de travailleurs ont défilé dans les rues de la capitale pour réclamer de meilleurs salaires.
 
La journée des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays, est née à Chicago en 1886 à l’initiative d’un mouvement syndicaliste réclamant la journée de travail de huit heures.
 
AFP
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