L’épicentre du séisme détecté à 12H47 locales (01H47 GMT) a été enregistré à une profondeur de 43 kilomètres en mer, à trente kilomètres à l’ouest de la capitale de cette nation insulaire, selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS), déclenchant une alerte au tsunami.
Une réplique de magnitude 5,5 a eu lieu quelques minutes plus tard, suivie d’une série de secousses plus faibles.
Katie Greenwood, responsable de la Croix-Rouge dans le Pacifique, a écrit sur X que le gouvernement de Vanuatu avait fait état de 14 décès confirmés et de 200 blessés soignés à l’hôpital principal de la capitale.
– PUBLICITE –
Le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires avait fait auparavant état d’au moins six morts et a estimé que 116 000 personnes pourraient être affectées par les conséquences du tremblement de terre.
L’hôpital de la capitale Port Vila a été endommagé. Des tentes ont été installées à l’extérieur pour accueillir l’afflux de patients, a précisé l’ONU, ajoutant qu’il y avait aussi des perturbations importantes dans les télécommunications et que les deux principaux réservoirs d’eau avaient été endommagés.
Les personnes blessées ont été transportées à l’hôpital de Port Vila dans des camions. D’autres blessés étaient allongés sur des civières à l’extérieur ou sur des chaises, selon des images de la télévision publique VBTC.
Michael Thompson, un habitant joint par l’AFP via un téléphone satellite, a dit avoir vu des corps sans vie dans la capitale et a fait état de ponts effondrés et de glissements de terrain. « Il y avait des gens dans les bâtiments du centre-ville, il y avait des corps quand nous sommes passés à côté » a-t-il déclaré.
L’ambassade de France au Vanuatu a été « détruite » mais le personnel diplomatique est « sain et sauf », a annoncé l’ambassadeur français dans un message posté sur X.
L’ambassade des États-Unis « a subi des dommages considérables et est fermée jusqu’à nouvel ordre », a indiqué la mission diplomatique américaine en Papouasie-Nouvelle-Guinée sur le même réseau.
La France prête à porter secours si les autorités le demandent
La France se tient « aux côtés des autorités vanuataises » et est disposée « à contribuer aux opérations de secours » si elles le demandent, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.
« Nous suivons de près la situation au Vanuatu à la suite du tremblement de terre dévastateur de cet après-midi » et « nous sommes prêts à apporter notre soutien (…) au fur et à mesure que l’étendue des dégâts est évaluée », a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères dans un communiqué sur X.
Les autorités françaises, qui disposent de forces armées à 600 kilomètres en Nouvelle-Calédonie avec des moyens notamment aériens, sont en mesure de prêter main-forte.
Un avion de reconnaissance Falcon « s’y rend pour assister les autorités vanuataises« , a annoncé sur X le ministre des Armées Sébastien Lecornu, selon qui « des moyens supplémentaires sont en alerte en Nouvelle-Calédonie en cas de besoin ».
« Les équipes de notre ambassade sur place, des postes diplomatiques dans la région en lien avec le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sont pleinement mobilisées pour porter assistance aux ressortissants français », a par ailleurs indiqué le Quai d’Orsay dans un communiqué.
Quelque 2 300 Français vivent au Vanuatu, a précisé à l’AFP une source diplomatique.
Plus tôt, l’ambassadeur français en poste dans l’archipel avait indiqué sur le réseau social X que l’ambassade de France avait été « détruite » par le séisme tout en soulignant que le personnel diplomatique était « sain et sauf ».
« Très fort tremblement de terre au Vanuatu, ambassade détruite (déchirée en 2, rez-de-chaussée ambassade écrasé), personnel sain et sauf mais nombreuses victimes dans le pays, vols suspendus, communications coupées, ni eau ni électricité, organisons secours », avait ainsi écrit Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.
À ce stade, le Quai d’Orsay n’était pas en mesure de dire si des Français figurent parmi les victimes.
Outre ses forces armées, la France peut compter sur la coopération régionale avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. « Le mécanisme FRANZ de coordination de l’aide humanitaire d’urgence entre la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a été activé », a d’ailleurs précisé le ministère des Affaires étrangères.
Alerte au tsunami levée
Le séisme a conduit le Pacific Tsunami Warning Center (PTWC) à déclencher une alerte au tsunami, depuis levée. « Des vagues de tsunami ont été observées », a indiqué l’organisation dans un bulletin, après avoir redouté dans un premier temps l’arrivée de lames allant jusqu’à un mètre de haut le long de certaines côtes du Vanuatu.
Selon Behzad Fatahi, ingénieur en génie civil et parasismique de l’Université de technologie de Sydney, les habitants doivent désormais être attentifs aux répliques.
« On s’attend » à ce que le séisme « ait provoqué des fissures dans les murs en maçonnerie, l’instabilité des fondations et le basculement des structures vulnérables », a-t-il expliqué.
Des glissements de terrain se sont produits le long d’une colline escarpée qui surplombe le terminal maritime international, selon des images vérifiées par l’AFP. Les bâtiments du port ne semblent pas avoir été endommagés.
Vols annulés ou détournés
Selon le site de suivi en ligne Flightradar, plus aucun vol n’atterrissait à Port Vila après la catastrophe.
Des compagnies aériennes australiennes de la région Pacifique comme Qantas, Jetstar, Virgin Airways et Fiji Airways ont annulé ou détourné des vols vers le Vanuatu.
Les tremblements de terre sont fréquents au Vanuatu, un archipel de basse altitude de 320 000 habitants qui chevauche la ceinture de feu sismique du Pacifique, un arc d’activité tectonique intense qui s’étend de l’Asie du Sud-Est au Bassin Pacifique.
Le Vanuatu est classé parmi les pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles telles que les séismes, les dégâts causés par les tempêtes, les inondations et les tsunamis, selon le Rapport annuel sur les risques mondiaux.