« Il existe un très large consensus » sur le fait que les Européens « doivent intensifier et accélérer leurs travaux pour la conclusion, la signature et la ratification d’accords commerciaux », a déclaré le commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis après la réunion au Luxembourg.
Alors que la conclusion de traités de libre-échange tous azimuts a longtemps été sa priorité, l’UE a opté ces dernières années pour une politique commerciale plus défensive, confrontée au virage protectionniste des États-Unis sous l’administration Trump, à la résistance de la Chine à ouvrir son économie et à la pandémie.
La France, qui occupe la présidence semestrielle de l’UE, s’oppose par ailleurs à la ratification de l’accord commercial conclu entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), le jugeant non « compatible » avec l’agenda climatique et de biodiversité européen, en raison de la déforestation massive pour l’élevage en Amazonie.
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A contrario, la République tchèque et la Suède, qui assumeront les prochaines présidences tournantes, plaident pour le retour à une position commerciale plus libérale : « Concernant nos projets de libre-échange, l’UE doit faire beaucoup plus, et plus vite », a déclaré la ministre suédoise du Commerce Anna Hallberg, à son arrivée à Luxembourg. « Nous devons être un partenaire commercial pertinent et attractif. Nous avons un certain nombre d’accords sur la table, nous devons les conclure maintenant », a-t-elle insisté.
La Commission espère conclure d’ici la fin de l’année des accords de libre-échange avec le Chili, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Stockholm, qui prendra la présidence de l’UE en janvier 2023, entend bien mener à terme les pourparlers s’ils n’ont pas abouti d’ici là.
Les traités déjà conclus avec le Mexique et le Mercosur, eux, restent bloqués dans un vide juridique, faute de ratification. À l’unisson des éleveurs européens et des organisations environnementales, Paris réclame des « clauses miroirs » subordonnant les importations de viande sud-américaines à des garanties notamment contre la déforestation.
« Ces accords bilatéraux contribuent à la diversification de nos approvisionnements (…) mais ils doivent être en cohérence avec nos engagements sociaux, environnementaux, de droits humains », a souligné le ministre français Franck Riester. Selon lui, ces accords doivent inciter les partenaires de l’UE à adopter ses normes.