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Budget 2020 : un engagement pour le logement dans les Outre-mer

Annick Girardin (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les gagnants

– Tenant l’engagement pris par l’État dans la loi de programmation militaire, les crédits de la mission Défense augmentent de 1,7 milliard d’euros (+4,7% par rapport à 2019) soit environ 203 milliards de Fcfp, essentiellement pour financer des nouveaux programmes d’armements, de défense spatiale, de cyber-sécurité. Les armées obtiennent 274 postes supplémentaires, contre 450 en 2019.

– L’Intérieur voit son budget augmenter de 800 millions d’euros (95,5 milliards de Fcfp), dont 500 millions (59,6 milliards de Fcfp) pour la mission pour les forces de Sécurité (police), 200 millions (23,9 milliards de Fcfp) pour l’immigration, l’asile et l’intégration et 100 millions (11,9 milliards de Fcfp) pour l’administration générale et territoriale de l’État. Sur la durée du quinquennat, 2 milliards d’euros (238,6 milliards de Fcfp) sont prévus pour créer 10 000 emplois. Avec 1 536 postes gagnés en 2020, l’Intérieur sera le ministère qui verra la plus forte hausse du nombre de fonctionnaires.

– L’Éducation nationale gagne 1 milliard d’euros (+2%) soit 119,3 milliards de Fcfp. Ses effectifs, qui représentent la moitié des agents de l’État, resteront stables l’an prochain et seront « sanctuarisés » jusqu’en 2022.

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Les perdants

– Le plafond de dépenses du ministère de la Cohésion des territoires est abaissé de 1,5 milliard d’euros (179 milliards de Fcfp). Des économies que l’État veut réaliser grâce à la réforme des aides personnalisées au logement (APL), dont l’application prévue en 2019 a été repoussée au 1er janvier 2020. Ces aides seront calculées non plus sur la base des revenus perçus deux ans avant l’année en cours, mais sur les 12 derniers mois glissants, révisables tous les trois mois.

– Le ministère des Comptes publics perd 1 666 postes, soit 1,3% de son personnel, une diète qui va se poursuivre jusqu’à la fin du quinquennat avec plus de 5 700 postes supprimés jusqu’en 2022. Mais son budget augmente de 160 millions d’euros (19,1 milliards de Fcfp).

– Le ministère de l’Économie et des Finances se serre lui aussi la ceinture avec 306 postes en moins, mais la mission Économie, qui sert à soutenir « l’activité et la compétitivité des entreprises » voit sa dotation augmenter de 400 millions d’euros (47,7 milliards de Fcfp).

– L’audiovisuel public devra faire avec 70 millions d’euros (8,4 milliards de Fcfp) de moins qu’en 2019, soit une enveloppe en baisse de 1,8%.

Les situations contrastées ou stables

– Le ministère de la Justice enregistre des crédits en augmentation de 200 millions d’euros (23,9 milliards de Fcfp), mais c’est moins que les près de 400 millions d’euros (47,7 milliards de Fcfp) prévus dans la loi de programmation pluriannuelle de la justice. Le nombre de postes augmente en revanche de 1 520, proche des 1 600 prévus dans la loi de programmation. Le gouvernement justifie cette révision par des retards dans certains chantiers pénitentiaires.

– Le ministère des Solidarités et de la Santé voit son plafond de dépenses augmenter de 1 milliard d’euros (119,3 milliards de Fcfp) mais perd 346 postes.

– La Transition écologique perd 1 073 postes, tandis que le budget de la mission « Écologie, développement et mobilité durables » progresse de 12 millions d’euros (+1%) soit 1,4 milliard de Fcfp.

– L’Agriculture aura un budget inchangé et perd 60 postes.

– Le ministère du Travail gagne 169 postes et son budget reste stable.

Et les Outre-Mer ?

Le président de la République avait assuré qu’aucune économie ne serait réalisée sur les Outre-Mer. Selon la ministre Annick Girardin, la parole est maintenue. Comme chaque année, la présentation du budget, très technique, relève de « l’arithmétique politique », c’est-à-dire ce vers quoi l’exécutif veut donner les moyens et où les prendre. La rue Oudinot devrait gérer 2,6 milliards d’euros (310 milliards de Fcfp) mais si l’on additionne l’ensemble des budgets des autres ministères et les fonds européens, les prévisions de l’État pour les territoires ultramarins s’élèvent à 18 milliards d’euros (2,1 billion de Fcfp). Ce budget confirme aussi la sacralisation de la dotation globale d’autonomie à 1,86 milliards de Fcfp financée dorénavant par le ministère de l’Intérieur.

« Il y a, cette année, un certain nombre d’éléments qui sortent du budget des Outre-mer. Il faut s’en satisfaire. C’est à la fois la dotation de la collectivité de Polynésie qui retourne aux collectivités et qui va pouvoir être sacralisée plutôt que sur le budget des Outre-mer. Nous avons aussi une partie d’un engagement sur le logement qui vient, qui sont les aides aux logements qui vont être remises que pour les Outre-mer, où là il y a eu un débat entre ‘faut-il que ce soit le ministre des Outre-mer qui le porte ou le logement’ et il a été acté effectivement que ce soit le logement. (…) C’est un budget qui permet de répondre à l’ensemble de cette nouvelle dynamique qui a maintenant plus de deux ans et demi et qui doit se poursuivre en 2020 » a déclaré Annick Girardin, ministre des Outre-mer.

Reste maintenant au Parlement d’approuver ce budget. La ministre le défendra devant l’Assemblée nationale et le Sénat les 28 octobre et 6 novembre prochains.

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