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Covid-19 : plus de 140 000 morts dans le monde, soupçons occidentaux sur l’origine du virus

À New York, en confinement jusqu'au 15 mai. (Crédit photo : David Dee Delgado/Getty Images/AFP)

Depuis son apparition dans la métropole chinoise de Wuhan (centre) en décembre dernier, la maladie a infecté plus de deux millions de personnes à travers le monde et fait plus de 140 000 morts, dont plus de 92 000 rien qu’en Europe, et 30 000 aux États-Unis.

Environ 4,4 milliards d’êtres humains, soit près de 57% de la population mondiale, sont actuellement confinés, sous état d’urgence ou contraintes par leurs autorités à rester chez elles.

Alors que les États-Unis sont désormais la nouvelle ligne de front de la pandémie, et que la Chine est apparemment parvenue à juguler l’épidémie sur son sol, coup de théâtre à Washington : « nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé le monde et a provoqué une telle tragédie », a déclaré jeudi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo sur la chaîne Fox News.

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« Des choses qu’on ne sait pas »

« Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », a embrayé le président français Emmanuel Macron, dans un entretien au Financial Times.

« Il ne fait aucun doute que tout ne peut pas continuer comme si de rien n’était et nous devrons poser les questions difficiles concernant l’apparition du virus et pourquoi il n’a pas pu être stoppé plus tôt », a commenté également le ministre britannique des Affaires étrangères.

On estimait jusqu’à présent que le nouveau coronavirus était apparu dans un marché en plein air de Wuhan où des animaux exotiques étaient vendus vivants. Le virus d’origine animale, proche d’un virus présent chez des chauves-souris, aurait pu s’y transmettre à l’Homme et muter.

Les États-Unis, la France et la Grande Bretagne doutent donc désormais ouvertement de cette version des faits, remise en cause ces derniers jours par la presse américaine.

Lire aussi : La courbe de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en Polynésie française et dans le Pacifique

Selon le Washington Post, l’ambassade des États-Unis à Pékin avait alerté Washington il y a deux ans sur les mesures de sécurité insuffisantes dans un laboratoire local. Et d’après Fox News, le coronavirus actuel émanerait de ce même laboratoire, même s’il s’agirait bien d’un virus naturel -et non un agent pathogène créé par les Chinois-, et que sa « fuite » serait involontaire, conséquence de mauvais protocoles de sécurité.

Interrogé jeudi, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a démenti. « De nombreux experts médicaux réputés dans le monde estiment que l’hypothèse d’une prétendue fuite n’a aucune base scientifique », a-t-il déclaré.

Coïncidence, ces déclarations interviennent le jour-même où des marchés de rue ont rouvert à Wuhan avec l’assentiment des autorités locales, malgré les critiques venues de l’étranger.

L’administration Trump a dénoncé à plusieurs reprises le manque de transparence de de la Chine, voire une opération de « dissimulation » de Pékin pour « cacher » initialement la gravité du virus. Elle accuse par ailleurs l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de s’être alignée sur les positions chinoises, et a suspendu les fonds américains à l’agence onusienne pour sa « mauvaise gestion » de l’épidémie.

Dans une conversation téléphonique avec son homologue chinois Xi Jinping, le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « contreproductives » ces accusations visant Pékin, selon un communiqué du Kremlin.

17 920 morts en France

La Russie bat chaque jour de nouveaux records d’infections (27 938 malades et 232 morts), alors que les Moscovites respectent peu le confinement. Le président Poutine s’est résolu jeudi à reporter la grande parade militaire du 9 mai, grand-messe patriotique célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. « Les risques liés à l’épidémie (…) sont encore extrêmement élevés (…) », a-t-il reconnu.

Malgré des « signes encourageants », le nombre de cas a quasi doublé ces dix derniers jours en Europe, pour atteindre près d’un million, selon l’OMS, qui a exhorté donc les dirigeants européens à « ne pas baisser la garde » et à s’assurer que l’épidémie est sous contrôle avant la levée des restrictions.

Inquiets des conséquences dramatiques pour leurs économies à l’arrêt, et arguant du ralentissement des admissions en soins intensifs et des hospitalisations, plusieurs pays européens ont commencé à élaborer leurs plans de déconfinement et même à assouplir quelques mesures.

La Suisse a annoncé jeudi un déconfinement « progressif » à compter du 27 avril, tandis que l’Allemagne compte rouvrir prochainement certains magasins et, à partir du 4 mai, écoles et lycées.

Mercredi, près de la moitié des écoliers du Danemark ont retrouvé leur classe. L’Autriche a rouvert mardi ses petits commerces non essentiels et l’Italie, deuxième pays le plus affecté au monde avec 21 645 morts, a rouvert certaines boutiques.

En Espagne (19 130 morts), une partie des salariés ont repris le chemin du travail. Mais le confinement devrait être prolongé au-delà du 25 avril. Et certaines régions contestent ce bilan, affirmant que plusieurs milliers de personnes supplémentaires ont succombé.

Dernière personnalité en date décédée du coronavirus, l’écrivain chilien Luis Sepulveda, forcé à l’exil sous la dictature d’Augusto Pinochet et connu pour son best-seller « Le vieux qui lisait des romans d’amour », est mort en Espagne à 70 ans.

La France comptabilisait officiellement jeudi 17 920 morts, dont 753 depuis 24 heures. Elle aussi prépare son plan de déconfinement progressif à partir du 11 mai, avec cependant des interrogations sur la réouverture des écoles, soulevées notamment par les syndicats d’enseignants.

Le Royaume Uni, l’un des pays européens les plus touchés (861 décès supplémentaires ces dernières 24 heures, pour près de 13.729 morts au total), va prolonger le confinement « pour au moins trois semaines.

Vers un effondrement « historique » de la demande mondiale de pétrole en 2020

Aux États-Unis, Donald Trump entend relancer la machine économique au plus vite et doit présenter jeudi sa feuille de route.

« Nous allons rouvrir des États, certains États beaucoup plus tôt que d’autres. Certains États pourraient en fait ouvrir avant l’échéance du 1er mai », a assuré le président milliardaire, estimant que les États-Unis avaient probablement « passé le pic » des nouveaux cas.

Les États-Unis paient aujourd’hui le plus lourd tribut au monde avec 30 985 décès pour 639 664 cas. Les crémations ont plus que doublé et les enterrements quintuplé à New York. Green-Wood, son plus grand cimetière, est arrivé à la limite de ses capacités.

Les dirigeants des pays du G7 se sont engagés jeudi, lors d’une réunion en visioconférence, à travailler ensemble à la réouverture de leurs économies paralysées par la pandémie.

Une grande partie de leurs échanges « a porté sur le manque de transparence et la mauvaise gestion systématique de la pandémie par l’OMS », a affirmé dans un communiqué l’exécutif américain, qui préside actuellement ce groupe des sept pays les plus industrialisés. 

Le marché pétrolier mondial subit quant à lui « un choc historique, brutal, extrême et d’ampleur planétaire », selon l’Opep, qui prévoit un effondrement « historique » de la demande mondiale de pétrole en 2020. 

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