En présence de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, le chef de l’Etat a tenu une visioconférence avec les dirigeants et élus de Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna et de Polynésie française, où il devait initialement se rendre mi-avril.
Dans un propos introductif, il les a remerciés pour leur gestion de l’épidémie, qui a impliqué parfois la fermeture des territoires et salué « de vrais résultats à la clé ».
« Je pense vraiment que l’on peut faire des territoires ultramarins des territoires ‘pilotes’ en matière de déconfinement » pour l’hexagone, a-t-il lancé, avant une discussion sur notamment le soutien au secteur du tourisme.
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Très préservée, la Nouvelle-Calédonie, qui a assoupli ses mesures de confinement dès le 20 avril, ne compte que 18 cas. En Polynésie, où le bilan se maintient à 58 cas confirmé, l’allègement du confinement a démarré ce mercredi à Tahiti et Moorea.
Besoins financiers de la Polynésie : Fritch veut constituer un comité local d’experts
Pour la Polynésie, le président Edouard Fritch et le haut-commissaire Dominique Sorain ont présenté chacun un point de situation dans leur domaine de compétence.
Au cours des échanges, la problématique du rapatriement des résidents polynésiens depuis la métropole a été abordée avec la nécessité de mettre en place un SAS sanitaire pour empêcher toute importation du virus. Toutes les précautions seront prises à leur départ avec des tests et à leur arrivée avec une quatorzaine stricte dans un lieu dédié et de nouveaux tests.
Ont ensuite été évoquées la situation économique et les modalités du partenariat étroit entre l’État, le Pays, les Communes et l’ensemble des acteurs économiques nécessaire pour définir, ensemble, les perspectives de court terme et de moyen terme pour remédier au mieux à l’impact pour l’économie polynésienne des mesures de confinement. Elles ont entraîné la paralysie d’une part importante de l’économie locale notamment dans le secteur du tourisme, véritable poumon économique du fenua.
Le tourisme et ses activités annexes représentent plus de 15 % du PIB de la Polynésie française. Les besoins financiers du Pays pour faire face à la crise sont de l’ordre de 120 milliards de Fcfp. À cet effet, le président Fritch a demandé la constitution d’un comité local d’experts (IEOM, AFD, ISPF, DGFIP, et Gouvernement) pour affiner les besoins financiers formulés lors de l’échange téléphonique.
477 millions de Fcfp doivent être distribués pour l’aide alimentaire dans les outre-mer
À Wallis-et-Futuna, aucun cas n’a été recensé. C’est le seul territoire français habité non contaminé.
En revanche, l’épidémie a touché plus durement la Guyane et Mayotte, fragilisées par la pauvreté et des capacités sanitaires limitées.
A Mayotte, on compte plus de 354 cas (pour une population comprise entre 256.000 habitants officiellement et 400 000 selon certains politiques en comptant les clandestins).
La collectivité de Guyane, qui compte plus de 120 cas et un décès, a voté mardi à l’unanimité la non réouverture des collèges et lycées le 11 mai.
Les 6 000 habitants de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, avec un seul cas confirmé, ont commencé à sortir du confinement lundi.
Quelque 4 millions d’euros (477 millions de Fcfp) doivent être distribués pour l’aide alimentaire dans les outre-mer notamment à Mayotte, en Guyane et à Saint-Martin.
Les Antilles sont également touchées : la Martinique compte le plus grand nombre de morts (14 pour 175 cas) des collectivités d’outre-mer, suivi de la Guadeloupe, avec 49 cas et 11 décès, un taux qui s’explique notamment parce que ces îles comptent une grande proportion de personnes âgées. Saint Barth et Saint Martin comptent ensemble 44 cas et 3 décès.
La Martinique avait d’avance averti la semaine dernière qu’il serait impossible de rouvrir les collèges et les lycées en mai, selon le président du Conseil exécutif Alfred Marie-Jeanne.