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En métropole, la durée du congé de paternité va doubler et passer à 28 jours

Photo d'illustration (Pixabay @RitaE)

Réclamé de longue date, l’allongement du congé paternité prévu en 2021 est largement salué par les pères, les élus et les associations féministes, qui attendaient toutefois plus que les 28 jours dont 7 obligatoires annoncés par Emmanuel Macron.

À partir de juillet prochain, la durée du congé pour un père -ou le second parent- d’un enfant à naître ou adopté, actuellement de 14 jours, sera doublée.

« Nous allons porter le congé paternité à un mois, au sein duquel il y aura sept jours obligatoires pour chaque jeune papa », a déclaré mercredi le chef de l’État dans une vidéo publiée sur Instagram à l’issue du Conseil des ministres.

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Il s’est ensuite rendu dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) en Essonne, où il a vanté une « avancée pour l’égalité femmes-hommes » et « le développement de l’enfant ».

Réclamé de longue date par les militantes féministes, les syndicats et nombre de pères, l’allongement de ce congé a fait l’objet de plusieurs pétitions et fait consensus dans la société.

La mesure, estimée à plus de 500 millions d’euros en année pleine, sera inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021, présenté le 7 octobre en Conseil des ministres.

Les trois jours du congé de naissance seront toujours à la charge de l’employeur, et les 25 jours restants (contre 11 jours depuis 2002) seront indemnisés par la Sécurité sociale. Comme c’est déjà le cas, sept jours supplémentaires seront ajoutés dans le cas d’une grossesse multiple.

De Julien Bayou (EELV) à Julien Aubert (LR), de la CFDT à FO, les représentants politiques et syndicaux ont largement salué cette avancée, certains plaidant toutefois pour un congé encore plus long.

Début septembre, la commission présidée par Boris Cyrulnik sur les « 1.000 premiers jours » du nouveau-né avait d’ailleurs recommandé de le porter à neuf semaines.

Interrogé sur BFM, le pédopsychiatre a rappelé que la proximité des pères permettait de limiter la dépression péri-natale, qui frapperait 10 à 15% des femmes : « Il faut pas oublier que les jeunes mères actuellement sont seules, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire humaine ».

« Un privilège »

Pour Thibaut Pradinas, à l’origine d’une pétition réclamant son extension à quatre semaines, qui avait trouvé beaucoup d’échos en 2017, c’est « une victoire, même si le temps a été long ».

Toutefois, ce père d’un enfant de 20 mois, membre de l’association « Parents et Féministes », s’est dit déçu du nombre de jours obligatoires, estimant que « le caractère obligatoire est incitatif pour les travailleurs indépendants et protecteur pour les salariés précaires vis-à-vis de leur patron »

L’Élysée avait indiqué mardi soir, sans préciser le nombre de jours, qu' »une part obligatoire » serait introduite dans ce congé et qu’une sanction serait prévue pour les entreprises qui ne la respecteraient pas.

Actuellement, sept pères sur dix prennent ce congé optionnel, un chiffre qui dissimule de fortes inégalités sociales: 80% des salariés en CDI y ont recours, contre moins de 60% de ceux qui sont en CDD.

« Avec seulement sept jours obligatoires, on ne répond pas à l’enjeu de justice sociale. Ce congé va rester un privilège pour certains salariés », a regretté auprès de l’AFP Gabrielle, porte-parole du collectif PAF (pour une PArentalité Féministe).

Il s’agit d’une « première étape » avant « une réforme ambitieuse du congé parental », a dit mercredi le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, estimant que « la question de la parentalité en entreprise est un vrai sujet dont les partenaires sociaux doivent se saisir ».

Parmi les voix discordantes, l’organisation patronale des PME françaises (CPME) et le Medef ont salué « une évolution » pour la société mais regretté qu’elle intervienne en pleine crise sanitaire « alors que la situation des entreprises reste fragile et incertaine ».

Stéphanie, lesbienne et maman d’une fille née par PMA, a demandé sur son compte Twitter (@_Tes_Mères) qu’on arrête de le réduire à un simple « congé paternité » : « Arrêtez de nous invisibiliser. Les lesbiennes aussi, y ont le droit. Et c’est déjà assez compliqué à dire ou faire comprendre aux employeurs ».

Pour rappel, en Polynésie, le congé paternité n’existe pas. Mais la convention collective de l’employeur peut le prévoir.

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