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Harris ou Trump : jour de vote historique en Amérique

Crédit : JAMIE SQUIRE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

De New York à Los Angeles, des plaines du Midwest aux côtes de la Floride, de longues files d’électeurs se sont formées sur les trottoirs en ce jour historique.

« J’encourage tout le monde à sortir voter », a déclaré sur une radio locale la démocrate de 60 ans, qui pourrait devenir la première femme à diriger la première puissance mondiale. 

Le républicain, auteur d’un retour politique spectaculaire après avoir été condamné en justice, s’est dit « très confiant » en sa victoire, juste après avoir voté à West Palm Beach, près de sa résidence. 

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L’ancien président de 78 ans s’est engagé à reconnaître son éventuelle défaite « si l’élection est juste ». « Jusqu’à présent, je pense que cela a été équitable », a-t-il ajouté.

Drapeau en lambeaux

Crédit : Loren Elliott / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Il avait plus tôt publié une vidéo s’ouvrant sur un drapeau américain en lambeaux, avec des images de migrants déferlant sur la frontière ou de délinquants armés, en contraste avec des ouvriers, mineurs, policiers ou militants de ses meetings. 

Plus de 82 millions d’Américains ont déjà exprimé leur suffrage de manière anticipée et il est impossible de savoir s’il faudra des heures ou des jours de dépouillement pour départager la vice-présidente et l’ancien dirigeant, dont les personnalités ne pourraient être plus différentes.

Darlene Taylor a déposé son bulletin dans une école primaire d’Erié, en Pennsylvanie, un État-clé susceptible de faire basculer ce scrutin extrêmement serré. 

La femme de 56 ans porte un tee-shirt affichant « Trump-Vance », le tandem qu’elle veut voir diriger cette fédération de 50 États et 335 millions d’habitants. 

« On ne veut pas de quatre années supplémentaires de forte inflation, de ce prix de l’essence et de mensonges », justifie-t-elle. 

Coiffée d’une casquette de baseball, Marchelle Beason, 46 ans, a elle voté Kamala Harris.

« Je pense qu’elle va réconcilier toute la population, le monde entier, car nous sommes actuellement tellement divisés », dit-elle. 

Aux meetings de Kamala Harris et Donald Trump, ce sont deux Amérique apparemment irréconciliables qui ont afflué ces dernières semaines, chaque camp étant convaincu que l’autre allait mener le pays au désastre.

L’ancienne procureure et sénatrice de Californie a qualifié son rival de « fasciste ». L’ex-magnat des affaires a lui martelé qu’elle était « bête comme ses pieds » et qu’elle allait « détruire » le pays.

Coude-à-coude

Le verdict des urnes sera de toute façon historique.

Les derniers sondages donnent les deux adversaires quasiment à égalité dans les sept États cruciaux, ceux qui, dans ce scrutin au suffrage indirect, donneront à la démocrate ou au républicain le nombre suffisant de grands électeurs pour atteindre le seuil de 270 sur 538, synonyme de victoire.

Pour essayer de convaincre en seulement trois mois de campagne, Kamala Harris a misé sur un message de protection de la démocratie et du droit à l’avortement, destiné aux femmes comme aux républicains modérés.

Liz Orlova, une femme de 22 ans rencontrée à New York, explique avoir ainsi voté Kamala Harris « avec principalement en tête le droit à l’avortement ». 

Contrairement à Guy Mills, 62 ans, qui lui a choisi le républicain. « Je crois qu’on a besoin de quelqu’un pour corriger le cap du navire », dit-il.

La démocrate, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, organise sa soirée électorale dans son ancienne université, l’institution historiquement noire Howard, à Washington.

Donald Trump, qui a quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, ayant réchappé à deux procédures de destitution, a rejoué dans cette campagne la même partition qu’en 2016 et 2020, se présentant comme un candidat antisystème et proche du peuple.

Drones, tireurs d’élite 

Cette journée de mardi conclut une course stupéfiante, marquée par l’entrée en lice abrupte de la vice-présidente en juillet, en remplacement du président vieillissant Joe Biden, et par deux tentatives d’assassinat contre l’ancien président républicain, quatre fois inculpé au pénal.

La suite reste une grande inconnue.

Les deux camps ont d’ores et déjà engagé des dizaines d’actions en justice, tandis que deux Américains sur trois redoutent une éruption de violence après le scrutin.

Certains bureaux de vote se sont mués en forteresses, surveillées par drones et avec des tireurs d’élite sur les toits.

Mardi matin, la police fédérale, le FBI, a mis en garde contre de fausses vidéos qui circulent et mettent en doute l’intégrité des opérations de vote.

Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques entourent la Maison Blanche, le Capitole et d’autres sites sensibles. Des commerces du centre-ville ont recouvert leurs vitrines de planches en bois.

Les images du 6 janvier 2021, quand des trumpistes avaient attaqué le siège du Congrès américain, restent dans tous les esprits.

Donald Trump a déjà posé les premières pierres d’une nouvelle contestation, accusant les démocrates de « tricher comme des diables ».

Et le camp démocrate dit « s’attendre » à ce que le républicain se déclare vainqueur de façon prématurée, comme il l’avait fait en 2020.

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