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Hollande renonce à briguer un second mandat à l’Élysée en 2017

« Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle », a annoncé, la voix blanche, M. Hollande lors d’une allocution prononcée jeudi soir à l’Élysée.

Élu en 2012 face à Nicolas Sarkozy, M. Hollande devient le premier président de la Ve République à renoncer à briguer à sa succession, exception faite de Georges Pompidou, décédé en fonctions en 1974.

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« L’engagement majeur que j’ai pris devant vous était de faire baisser le chômage (…) Les résultats arrivent plus tard que je ne les avais annoncés, j’en conviens, mais ils sont là », a expliqué M. Hollande.

« Depuis mai 2012 (…) j’ai agi avec les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls pour redresser la France et la rendre plus juste. Aujourd’hui, au moment où je m’exprime, les comptes publics sont assainis, la Sécurité sociale est à l’équilibre et la dette du pays a été préservée », a plaidé le chef de l’État.

M. Hollande a également évoqué un « modèle social conforté », citant la retraite abaissée à 60 ans pour les longues carrières et l’instauration d’une mutuelle obligatoire pour les salariés.

Le président a mentionné la signature de l’accord mondial sur le climat lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 et « la transparence » qu’il a « imposée à tous les élus ».

« Un seul regret »: d’avoir « proposé la déchéance de nationalité. Je pensais qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés », a-t-il concédé. Rapidement impopulaire après son accession à l’Élysée en mai 2012, M. Hollande s’est finalement rangé à l’avis de sondages très défavorables en vue de la présidentielle: 9, 8, voire 7%, selon les enquêtes d’opinion publiées cette semaine si le premier tour de la présidentielle avait lieu ce week-end. Avec une humiliante cinquième place derrière François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Son mandat, marqué par plusieurs opérations militaires extérieures (Mali, Centrafrique, Irak, Syrie), fut également celui des pires attentats commis en France depuis la Libération (238 morts): Charlie Hebdo, 13-Novembre à Paris et Saint-Denis, Nice le 14 juillet dernier.

Contraint de changer son Premier ministre, M. Ayrault, par M. Valls dès mars 2014, après une large défaite aux élections municipales, M. Hollande a également rencontré une forte opposition dans son propre camp, notamment une contestation de plusieurs mois en 2016 contre le projet de loi sur le travail, adoptée à l’Assemblée au moyen de l’article 49-3.

Après cette annonce, M. Valls devrait rapidement se déclarer candidat, via la primaire organisée par le PS (22-29 janvier). Le week-end dernier, le Premier ministre avait singulièrement mis la pression sur le président en n’excluant pas, dans les colonnes du Journal du dimanche, de se présenter contre lui dans le cadre de cette primaire, avant de calmer le jeu lundi.

Les anciens ministres de M. Hollande, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, le député écologiste François de Rugy et le président du Front démocrate Jean-Luc Bennahmias sont d’ores et déjà candidats. La clôture des candidatures est prévue le 15 décembre.

Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), qui a reçu le soutien du Parti communiste, et Yannick Jadot, désigné candidat à l’issue de la primaire d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), sont également candidats à gauche, sans oublier l’ancien ministre Emmanuel Macron (En Marche!).

La droite, elle, a déjà son champion: François Fillon. L’ancien Premier ministre de M. Sarkozy a battu à plate couture son ancien président, puis le favori des sondages Alain Juppé, lors de la primaire de la droite, qui a rassemblé jusqu’à 4,4 millions d’électeurs dimanche dernier. Depuis sa désignation, M. Fillon devance dans les sondages la présidente du Front national (extrême droite), Mme Le Pen, régulièrement annoncée au deuxième tour.

A gauche, M. Hollande a appelé à « un sursaut collectif qui engage tous les progressistes, qui doivent s’unir ». « Je ne veux pas que la France soit exposée à une aventure qui serait coûteuse », a-t-il dit.

AFP
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