Certains campements manquent de nourriture pour les personnes qui y sont temporairement hébergées, tandis que d’autres déplacés souffrent de traumatismes psychologiques consécutifs au tremblement de terre de magnitude 6,9 dimanche. Il est survenu une semaine après un autre séisme qui a fait au moins 17 morts sur l’île volcanique prisée des touristes pour ses plages et ses sentiers de randonnées.
« Nous avons encore besoin d’aide pour le long terme, même après avoir reçu de l’aide de différents gouvernements » régionaux, a déclaré un porte-parole de l’Agence nationale de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nurgroho.
> « Phase critique »
Le nombre de blessés graves atteint désormais 1 477, tandis que des dizaines de milliers de maisons ont été endommagées ou détruites, selon les autorités qui s’attendent à une nouvelle augmentation du bilan des victimes dans les jours à venir.
Les secours ont continué de déblayer les décombres à l’aide d’excavateurs. Des dizaines de milliers de maisons ont été endommagées, selon les autorités.
« Les corps commencent à sentir et nous pensons que certaines personnes ensevelies sont vivantes — c’est la raison pour laquelle nous sommes dans une phase critique », a souligné M. Sutopo.
La province des Petites îles de la Sonde occidentales (West Nusa Tenggara), où se trouve Lombok, manque cruellement de nourriture, de médicaments et de personnel médical dans les zones les plus affectées, a indiqué le gouverneur, Muhammad Zainul Majdi.
« Nos ressources humaines sont limitées. Il faut des auxiliaires médicaux dans les abris de fortune et d’autres doivent être mobiles », a-t-il déclaré à l’AFP.
« L’ampleur de ce tremblement de terre est énorme pour nous ici, c’est notre première expérience » de la sorte, a encore dit le gouverneur.
« J’ai vu mon voisin mourir dans les décombres, il avait appelé à l’aide mais je n’ai pas pu le sauver car nous sommes partis en courant » au moment du séisme, a raconté Joriah, un rescapé.
Dans certaines parties de l’île d’une superficie de quelque 4 700 km2, des villages ont été presque entièrement détruits.
« Certains villages que nous avons visités sont détruits à presque 100%, toutes les maisons se sont effondrées, les routes sont fissurées et les ponts se sont écroulés« , a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Croix-Rouge indonésienne, Arifin Muhammad Hadi.
Mais de nombreux agriculteurs sont réticents à l’idée de quitter leurs maisons endommagées et d’abandonner leur cheptel.
« C’est une situation typique de victimes de tremblement de terre en Indonésie. Les habitants veulent rester près de leur source de revenus car ils ne peuvent pas venir dans des abris de fortune avec leur cheptel », a expliqué M. Hadi.
L’aide aux sinistrés s’organise, mais les équipes de secours éprouvent des difficultés à atteindre certaines zones en raison de routes endommagées par le séisme dans le nord et l’est de Lombok, territoires les plus proches de l’épicentre — loin des quartiers touristiques.
Trois avions militaires de transport Hercules remplis de nourritures, médicaments, couvertures, tentes et réservoirs d’eau sont arrivés à Lombok, selon l’armée.
Cependant, certains habitants évacués se sont plaints d’être abandonnés : « nous n’avons pas reçu la moindre aide, nous n’avons pas d’eau propre, donc quand nous voulons aller aux toilettes, nous utilisons l’eau d’une petite rivière proche », a raconté l’un d’eux, Multazam.
Par ailleurs, l’évacuation de touristes pour l’essentiel étrangers qui étaient sur les trois petites îles de Gili touchées par le séisme au large de la côte nord-ouest de Lombok est terminée, ont indiqué les autorités.
L’Indonésie, un archipel de 17 000 îles et îlots, se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique. Ce pays est frappé par de nombreux séismes, mais contrairement aux deux survenus à Lombok, la plupart ne sont guère dangereux.