Le site, qui interdisait déjà toute publication encourageant ou promouvant suicide ou automutilation, va désormais aussi interdire et retirer les « images violemment explicites d’automutilation, comme les coupures » infligées à soi-même. Quant aux photos moins dures mais liées à l’automutilation -comme des cicatrices par exemple-, elles n’apparaîtront pas dans les résultats de recherche et ne seront pas recommandées par les algorithmes d’Instagram, qui dit travailler avec des experts en santé mentale.
Ce type de contenu moins directement explicite ne sera « pas complètement supprimé car nous ne voulons pas stigmatiser ou isoler des gens pouvant être dans la détresse et publiant des contenus liés à des actes d’automutilation pour appeler à l’aide », ajoute la filiale de Facebook.
Le patron d’Instagram, Adam Mosseri, s’est dit « bouleversé » par la mort de l’adolescente.
« C’est le genre de chose qui vous frappe en plein cœur et ne vous quitte plus », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien britannique The Daily Telegraph.
« Nous ne nous sommes pas concentrés comme nous aurions dû l’être sur les effets des images sur ceux qui les consultent », a-t-il reconnu. « C’est quelque chose que nous cherchons à corriger et à corriger rapidement. C’est regrettable que nous n’ayons compris cela qu’au cours des dernières semaines. Il nous incombe maintenant de régler ce problème le plus rapidement possible ».
Le patron d’Instagram a expliqué au quotidien avoir transmis ses condoléances au père de Molly, Ian Russell. Ce dernier a jugé « encourageantes » les mesures prises par Instagram, appelant les autres réseaux sociaux à lui emboîter le pas.
What happened to Molly Russell is every parents’ modern nightmare. Glad @instagram have committed to me they will now take down graphic self-harm & suicide content. I’ll keep working to make the internet safe for all
— Matt Hancock (@MattHancock) February 7, 2019
Comme sa maison-mère, Instagram, mais aussi Twitter ou Google tentent de limiter les contenus problématiques sur leurs plateformes tout en cherchant à éviter toute accusation de censure.
La plateforme de partage de photos, qui revendique plus d’un milliard d’usagers dans le monde, réfléchit aussi à d’autres mesures, comme le floutage de certaines images de façon à ce qu’elles ne soient pas immédiatement visibles.
Née comme simple plateforme de partage de photos, Instagram a été rachetée par Facebook en 2012 et est devenue au fil du temps un réseau social à part entière où les usagers dialoguent via les commentaires placés sous les photos.
Rédaction web avec AFP