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Kanak tué par un tir de gendarme : un « acte de guerre », selon les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie

Le drapeau du FLNKS (Crédit photo : Theo Rouby / AFP)

« L’État français a commis un acte de guerre sur les terres coutumières de la tribu de Saint-Louis », ont dénoncé dans un communiqué commun les responsables des mouvements indépendantistes regroupés au sein du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), ainsi que les chefs coutumiers kanak.

Mercredi, un homme de 38 ans, petit cousin du grand chef coutumier kanak et président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, a été tué dans un échange de tirs avec le GIGN, portant à dix le nombre de morts – dont deux gendarmes – dans les violences qui secouent le territoire depuis mi-mai.

Selon le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, les gendarmes du GIGN, une unité d’élite, venaient d’être « visés par plusieurs tirs » et le militaire a fait « usage de son arme de service« . Le parquet évoque, à ce stade de l’enquête, « l’hypothèse d’une action de légitime défense »

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De leur côté, les indépendantistes voient la mort de Rock Victorin Wamytan, dit « Banane », comme « la conséquence d’un discours, d’une démarche va-t’en-guerre » de la part du haut-commissariat de la République.

« Nous coutumiers, FLNKS, CCAT, exigeons le rapatriement immédiat du représentant de l’État français Louis Le Franc (haut-commissaire de la République, NDLR) ainsi que du procureur Yves Dupas qui continuent de porter cette démarche coloniale guerrière », demande le texte.

En Nouvelle-Calédonie, le mouvement de révolte a été déclenché par un projet de réforme du corps électoral, suspendu après la dissolution par Emmanuel Macron de l’Assemblée nationale en juin. 

Un regain de tension a été constaté après un vaste coup de filet mené à partir du 19 juin dans les milieux indépendantistes. Treize militants ont été mis en examen et sept placés en détention provisoire. 

Parmi eux, cinq ont été incarcérés dans l’Hexagone, dont Christian Tein, le leader de la CCAT. 

« Après avoir engagé une procédure judiciaire hors norme pour nos prisonniers politiques et leur déportation vers la France, l’État vient de passer un nouveau cap par cet acte guerrier en assassinant Rock Victorin Wamytan, qui vient s’ajouter à la liste des jeunes Kanak assassinés depuis le 13 mai dernier », critiquent les indépendantistes.

Ils somment le « futur gouvernement » à Paris d’abandonner le processus de réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres et de « libérer nos prisonniers politiques ».

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