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La baleine qui s’était égarée à Montréal retrouvée morte

La baleine nageant dans les eaux de Montréal, le 30 mai 2020. (Crédit photo : Handout / Reseau Quebecois d'Urgences Mammiferes Marins / AFP)

Le cadavre du cétacé a été aperçu mardi matin par le pilote d’un bateau, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de la métropole québécoise, près de la commune de Varennes.

« Tôt ce matin, un pilote de navire commercial a signalé une carcasse de baleine », a confirmé à l’AFP Marie-Eve Muller, porte-parole du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM). « C’est bien probable que c’est la même baleine vue à Montréal il y a quelques jours. »

La baleine, une femelle de dix mètres, dont l’âge est estimé entre deux et trois ans, a été aperçue fin mai dans le Saint-Laurent devant la ville de Montréal. Plusieurs centaines de curieux sont venus observer ses évolutions pendant plusieurs jours devant le Vieux-Port, près du pont Jacques-Cartier.

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La métropole québécoise, en eau douce, se trouve à plus de 400 kilomètres de l’habitat naturel du cétacé et c’est la première fois qu’une baleine est observée aussi haut dans le fleuve, selon l’association.

Une équipe d’experts, notamment du RQUMM et de l’université de Montréal, s’est rendue sur place mardi pour tenter de récupérer la carcasse et la ramener à terre. Elle a été glissée sur la berge mardi soir à Sainte-Anne-de-Sorel, à 90 km à l’est de Montréal.


Une nécropsie doit être pratiquée pour déterminer les causes de sa mort, selon Mme Muller.

Le pilote du bateau qui a découvert la carcasse mardi matin, Simon Lebrun, a expliqué à la chaîne Radio-Canada qu’il n’avait pas « aperçu de sang ou de déformations ».


Les spécialistes espéraient que la jeune baleine retrouve seule « le chemin de retour vers les siens », avait expliqué Mme Muller.

Selon le RQUMM, une baleine à bosse peut mesurer entre 13 et 17 mètres et peser jusqu’à 40 tonnes à l’âge adulte.

La baleine probablement heurtée par un bateau

« Le diagnostic, pour l’instant, est une suspicion de collision avec un bateau », a dit Stéphane Lair, vétérinaire de l’Université de Montréal chargé de l’analyse de la baleine.

La baleine « présentait quand même des signes de traumatismes possibles (…) qui suggèrent fortement » qu’elle « a été frappée par un bateau », a-t-il précisé.

Un rapport de nécropsie censé être produit « d’ici un ou deux mois » devrait fournir « un diagnostic plus précis », a-t-il ajouté.

La baleine, aussi appelée rorqual à bosse, avait été vue dimanche pour la dernière fois. « On ne sait pas ce qui s’est passé », a souligné le biologiste Robert Michaud, coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM), association mandatée par le gouvernement canadien pour la protection des cétacés du Saint-Laurent.

« On savait que c’était un animal qui était en bonne santé », qui n’avait « pas de problèmes de maladies chroniques », a-t-il néanmoins rappelé.

Il y avait « très peu d’options » d’interventions, selon lui, compte tenu du fait que « l’animal a fait une série de choix, de décisions ou d’erreurs qui l’ont amené à Montréal ».

« C’est un phénomène pas très fréquent, mais régulier » chez les jeunes baleines que d’aller explorer des milieux ne constituant pas leur habitat naturel, a-t-il précisé.

Il a dit espérer que l’animal aura laissé « un héritage heureux » de son passage à Montréal en faisant prendre conscience à « beaucoup de gens » qu’à « seulement 450 km en aval du pont Jacques-Cartier vivent des animaux magnifiques ».

« C’est important de regarder ça de façon positive », a renchéri M. Lair en soulignant que la baleine à bosse n’est plus une espèce « menacée » et que « la population a connu une augmentation assez importante dans les dernières décennies suite à des mesures de conservation ».

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