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La France face aux poussées indépendantistes dans l’indopacifique

(Crédit Photo : Nicolas Petit / AFP)

Un an après le « non » au dernier scrutin sur l’indépendance prévu par l’accord de Nouméa, le ministre de l’Intérieur, chargé des outre-mer, Gérald Darmanin, a la lourde tache de relancer les discussions entre les indépendantistes et les loyalistes.

Les discussions s’annoncent toutefois difficiles, alors que les deux blocs politiques campent sur leur position. Le FLNKS (front de libération national, kanak et socialiste) conteste toujours les résultats du scurtin du 12 décembre, qu’ils avaient d’ailleurs boycotté.

C’est dans ce contexte de défiance que Paris observe la percée du Tavini aux législatives. Un contexte sur les deux fronts qui fragilise la position de la France face aux grandes puissances dans l’indo-pacifique.  

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Lire aussi : Vague bleue aux législatives : quel rapport de force d’ici les territoriales ?

Interrogé sur ce point par nos confrères de Caledonia, M. Darmanin a insisté sur la place de ces territoires dans le cœur de la France : « Je suis très fier d’être dans le gouvernement du Président de la République, qui enfin le dit et qui donne un avenir incroyable à ces grands et beaux territoires entourés de grandes puissances qui parfois ne nous veulent pas que du bien« , évoquant tout à la fois Chine, Russie et États-Unis, où Emmanuel Macron est actuellement en visite pour réchauffer ses relations avec Joe Biden.

Le rôle protecteur de la métropole a largement été avancé par le ministre : « La France est là pour protéger les Calédoniens, et les Polynésiens. Et puis vous avez vu encore très récemment cet été les armées françaises plus présentes ici pour la première fois, ce qui illustre une réflexion beaucoup plus profonde de rayonner dans le Pacifique« . 

Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie (Crédit Photo : AFPTV)

Au delà de liens romancés avec l’Outre-mer, la présence de la France dans l’axe indo-pacifique est en réalité de l’ordre de l’intérêt national, selon le politologue Sémir Al Wardi. « Le nouveau centre du monde est l’indo-pacifique. La France, en tant que puissance, ne peut pas en être absente, avance-t-il. Or, la France est repoussée par les chinois et les russes qui estiment que le France est dans l’europe, et pas dans le Pacifique« .

En mettant en avant ses territoires du Pacifique, la France se donne un moyen de justifier sa place dans la région. Pour M. Al Wardi, cela signifie que « la France doit être incontestée et incontestable sur ces territoires […] il est certain qu’au nom de cet intérêt national et de l’indopacifique, la France est obligée de trouver une solution qui satisfasse toutes les parties ». 

Le spectre des territoriales

Un jeu d’équilibriste pour l’Etat qui devra également surveiller les prochaines échéances politiques en Polynésie, notamment les territoriales : « Quand on regarde ce qu’il s’est passé aux législatives, poursuit le politologue, on peut dire que la situation est ouverte. Il est évident que pour l’Etat il y aurait un défi, parce que à la face du monde, cela voudrait dire que la présence française est contestée aussi en Polynésie française« .

La marge de manœuvre de la France est donc relativement étroite, et passe par du dialogue et des actions sur les sujet cruciaux, comme l’ont été l’héritage de Pouvanaa Oopa ou le nucléaire plus récemment, avec la parution d’un nouvel ouvrage sur les essais nucléaires en Polynésie.

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