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La France plaide contre l’exploitation minière des fonds marins

Crédit : Bertrand GUAY / AFP

« Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas nous lancer dans une activité industrielle nouvelle alors que nous ne sommes pas encore capables d’en mesurer pleinement les conséquences, et donc de prendre le risque de dommages irréversibles pour nos écosystèmes marins », a-t-il déclaré lors de la réunion annuelle de l’assemblée de l’Autorité internationale des Fonds marins (AIFM) à Kingston, en Jamaïque.

Alors que des discussions sont en cours avec les pays en développement concernant les « pertes et préjudices » causés par le changement climatique, « faisons en sorte que dans 40 ans, nous n’ayons pas à discuter des préjudices et des dommages liés à l’exploitation minière des fonds marins », a-t-il insisté.

En vertu de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer, l’AIFM, basée en Jamaïque, est chargée à la fois de protéger le plancher océanique des zones en dehors des juridictions nationales, et d’y organiser les activités liées aux minéraux convoités.

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Son Conseil et ses 36 États membres, qui pour l’instant n’attribuent que des contrats d’exploration, négocient depuis dix ans un code minier pour fixer les règles d’une éventuelle exploitation des nickel, cobalt ou cuivre qui selon certains industriels sont capitaux pour la transition énergétique, en particulier les batteries des véhicules électriques.

Mais depuis le 9 juillet, malgré l’absence de règles, n’importe quel État peut déposer une demande de contrat d’exploitation au nom d’une entreprise qu’il sponsorise.

Et Nauru, petit État insulaire du Pacifique qui a déclenché en 2021 une clause juridique conduisant à cette situation, a assuré qu’il solliciterait « bientôt » un tel contrat pour Nori (Nauru Ocean Resources Inc.), filiale du canadien The Metals Company qu’il sponsorise.

Dans ce contexte, les appels à un moratoire sur cette activité controversée se multiplient de la part des ONG de défense de l’environnement et désormais d’une vingtaine d’États.

Mais les 168 États membres de l’Assemblée réunis depuis lundi n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour tenir le premier débat formel sur cette question.

« Nous avons le devoir de débattre de ces sujets fondamentaux dans cette assemblée », a insisté Hervé Berville, rejoint dans sa demande par d’autres pays comme le Chili et le Costa Rica.

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