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La Russie révoque sa ratification du traité interdisant les essais nucléaires

La Russie a révoqué jeudi sa ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), en vertu d'une loi signée par Vladimir Poutine sur fond de conflit en Ukraine et de crise avec les Occidentaux.(Photo by Andrey Gorshkov / SPUTNIK / AFP)

Ouvert à la signature en 1996, et ratifié par Moscou en 2000, ce traité n’est cependant jamais entré en vigueur car il n’a été jusqu’à présent ratifié que par un trop faible nombre d’États, parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa création.

M. Poutine a finalement signé une loi portant révocation de la ratification russe. Début octobre, il avait déjà évoqué l’hypothèse d’une telle révocation, en réponse aux Etats-Unis qui n’ont jamais ratifié le traité. « Je ne suis pas prêt à dire si nous devons ou pas reprendre les essais« , avait-il ajouté, tout en vantant le développement de nouveaux missiles surpuissants pouvant transporter des ogives nucléaires.

La promulgation de la loi russe est « très décevante et profondément regrettable« , a réagi dans un communiqué Robert Floyd, secrétaire exécutif de l’organisation onusienne chargée du traité (OTICE, CTBTO en anglais). M. Floyd a cependant relevé que, en dépit de cette décision, la Russie s’était dite « encore attachée » au traité, « y compris au fonctionnement de toutes les stations de surveillance de l’OTICE sur son territoire » qui permettent de détecter en temps réel la plus petite explosion.

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De son côté, la France « déplore » la décision, a déclaré son ministère des Affaires étrangères. »Depuis l’ouverture à la signature de ce Traité, l’interdiction des essais nucléaires s’est établie comme une norme commune, que seule la Corée du Nord a violée au XXIe siècle« , a commenté le ministère.

« La décision de la Russie compromet le travail d’universalisation du traité« , a-t-il ajouté, l’appelant « à respecter le moratoire sur les essais et à revenir sur cette décision« .

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, le président russe a soufflé le chaud et le froid quant au recours à l’arme nucléaire, déployant durant l’été 2023 des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son plus proche allié.

La loi sur la révocation de la ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires avait d’abord été adoptée par la Douma d’Etat, la chambre basse du Parlement russe, avant d’être votée à l’unanimité par la chambre haute fin octobre.

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, avait qualifié ce vote de « réponse à une attitude odieuse des Etats-Unis envers leurs obligations sur le maintien de la sécurité globale« . Fin octobre, la Russie a également procédé à des tirs d’essai de missiles balistiques visant à préparer ses forces à une « frappe nucléaire massive » de riposte.

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