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Le ministre américain de la Défense salue une « nouvelle ère de sécurité » en Asie-Pacifique

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin à Singapour (Crédit photo : NHAC NGUYEN / AFP)

M. Austin qui a assuré que la région Asie-Pacifique restait « une priorité » pour Washington, s’exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de « positives » par un porte-parole de Pékin.

Du Japon à l’Australie, les États-Unis ont approfondi leurs relations de défense dans la région, intensifié leurs exercices militaires conjoints et déployé régulièrement des navires de guerre et des avions de combat dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, ce qui exaspère Pékin.

Répliquant à M. Austin, un responsable chinois a accusé les États-Unis de chercher à construire « une version Asie-Pacifique de l’Otan » pour maintenir leur hégémonie dans la région.

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Les États-Unis représentent « le plus grand défi pour la paix et la stabilité dans la région », a déclaré samedi le lieutenant-général Jing Jianfeng, au Dialogue Shangri-La, forum annuel sur la défense et la sécurité qui se tient jusqu’à dimanche à Singapour.

Dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont la visite a été annoncée au dernier moment, doit prendre la parole à 11H30 locales (09H30 GMT), selon l’organisateur du forum, l’Institut international d’études stratégiques (IISS).

M. Zelensky est arrivé samedi après-midi à Singapour et des journalistes de l’AFP l’ont vu pénétrer, sous les applaudissements des spectateurs, dans le hall de l’hôtel de luxe qui accueille le forum.

Dans un message sur le réseau social X samedi, M. Zelensky explique qu’il aura « un certain nombre de rencontres », notamment avec M. Austin ainsi qu’avec les dirigeants de Singapour, le président Tharman Shanmugaratnam et le Premier ministre Lawrence Wong, le président du Timor-Leste Jose Ramos-Horta et des investisseurs singapouriens.

Le déplacement de M. Zelensky à Singapour intervient alors que le président ukrainien a salué vendredi « un pas en avant » après le feu vert donné par les États-Unis à l’utilisation par Kiev d’armes fournies par les Américains pour frapper, sous conditions, des cibles sur le sol russe. 

Dans la région Asie-Pacifique, les États-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l’influence militaires croissantes de la Chine.

Au cours des trois dernières années, M. Austin a estimé qu’il y avait eu une « nouvelle convergence autour de presque tous les aspects de la sécurité » dans cette région, où il y avait une compréhension mutuelle de « la puissance des partenariats ».

Cette « nouvelle convergence consiste à se rassembler et non à se diviser », a déclaré Austin. « Il s’agit du libre choix des États souverains ».

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a estimé quant à lui que la logique des blocs « n’est pas inéluctable ».

« On a connu la logique de blocs avec la Guerre froide et on voit bien que cette logique de blocs se déplace vers le Pacifique nord, dont nous Français sommes riverains avec nos territoires d’outre-mer », a déclaré M. Lecornu, lors d’une discussion sur le renforcement des mécanismes de gestion de crise.

« Il ne faut pas renoncer à jouer la carte des organisations multilatérales », a-t-il ajouté.

Ce forum de Singapour auquel participent de nombreux responsables de la défense du monde entier intervient une semaine après d’importantes manœuvres militaires conduites par la Chine, lors desquelles des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan, dont Pékin revendique la souveraineté.

– Reprise du dialogue –

Vendredi, M. Austin et son homologue chinois Dong Jun ont eu de premières discussions substantielles entre chefs de la défense des deux pays depuis 18 mois, laissant espérer la poursuite d’un dialogue militaire qui pourrait contribuer à éviter que les conflits ne deviennent incontrôlables.

Les États-Unis et la Chine reprendront les communications entre militaires « dans les mois à venir », a déclaré M. Austin. De son côté, Pékin a salué la « stabilisation » des relations de sécurité entre les deux pays.

« J’ai dit au ministre Dong que s’il m’appelait pour une question urgente, je répondrai au téléphone », a ajouté M. Austin samedi. « Et j’espère certainement qu’il fera de même ».

Soulignant l’engagement des États-Unis dans la région, le secrétaire d’État américain a rappelé que la région Asie-Pacifique demeurait « un théâtre d’opérations prioritaire », soulignant que « les États-Unis ne peuvent être en sécurité que si l’Asie l’est ».

Dans ce cadre, les Philippines, liées aux États-Unis par un traité de défense mutuelle, sont au cœur des efforts de Washington dans la région.

M. Austin a insisté samedi sur le fait que l’engagement des États-Unis à défendre les Philippines en vertu de leur traité de défense mutuelle restait « inébranlable », au moment où les accrochages entre navires chinois et philippins en mer de Chine méridionale sont de plus en plus fréquents et ravivent les craintes d’un conflit plus large. « Le harcèlement auquel ont fait face les Philippines est dangereux, purement et simplement », a dit M. Austin.

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