C’est dire la pression qui pèse sur l’équipe de France au coup d’envoi. Les All Blacks entament la rencontre avec un coup de pied parfait de Beauden Barrett pour offrir un essai à son ailier Mark Telea dès la deuxième minute. Le plus rapide jamais inscrit dans un match d’ouverture de la Coupe du Monde.
Le gros coup dur des Bleus en première mi-temps, c’est la sortie du talonneur Julien Marchand, brillamment remplacé par le Calédonien Peato Mauvaka.
L’équipe de France était déjà amputée de joueurs majeurs, comme les avants Cyril Baille et Paul Willemse, le centre Jonathan Danty et le demi d’ouverture Romain Ntamack. Mais elle a démontré qu’elle dispose d’un excellent réservoir de joueurs.
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Une mêlée plus puissante et le pied en or de Thomas Ramos permettent aux Bleus de reprendre l’avantage (6-5) et de le conserver à la mi-temps (9-8), mais aucun autre essai n’est marqué avant la pause.
La deuxième mi-temps commence un peu comme la première, avec un nouvel essai rapide de l’ailier kiwi Mark Telea, là aussi non transformé par Mo’unga (9-13). Supérieure en touche et sur les mauls, la France presse, mais Richie Mo’unga réalise un geste défensif exceptionnel sur Damian Penaud qui s’apprêtait en marquer en coin… Ce n’est que partie remise : l’ailier de l’équipe de France parvient enfin à marquer grâce à une superbe passe de Matthieu Jalibert et le pied de Thomas Ramos ne tremble toujours pas sur la transformation (16-13).
Cet essai est suivi d’un carton jaune sur Will Jordan, auteur d’une charge en l’air sur Thomas Ramos. Menés, les All Blacks jouent désormais à 14 contre 15. Les Bleus en profitent modérément, et ne creusent l’écart que d’une pénalité en son absence (19-13). Moins disciplinés, les Néo-Zélandais sont beaucoup plus pénalisés et Thomas Ramos les enchaîne (22-13).
Melvyn Jaminet, entré en fin de match, tue le suspense en marquant un essai fantasque à deux minutes de la fin du match (27-13).
« Cette équipe de France a quelque chose que ses devancières n’avaient pas : elle est restée concentrée malgré les faits de jeux, les essais encaissés, elle est restée disciplinée : elle prend des coups mais est capable de relever la tête et de frapper à son tour » analyse l’ancien entraîneur de la sélection tahitienne Teiki Dubois. « C’est une grande force de cette équipe : elle reste sereine, concentrée et sûre de sa force ».
L’équipe de France a donc proposé un match d’ouverture solide en défense en dépit des deux essais concédés dans les deux débuts de période. Mais elle a aussi fait preuve d’une certaine fébrilité offensive, à l’image d’Antoine Dupont, pas aussi dominateur qu’à son habitude. Les Bleus sont quasi-assurés d’une place en quarts de finales, mais ils devront encore hausser leur niveau de jeu pour espérer enfin conquérir le titre qui leur a toujours échappé.
Les prochains adversaires des Bleus devraient être beaucoup moins redoutables. Ils affronteront l’Uruguay le 14 septembre, la Namibie le 21 septembre et l’Italie le 6 octobre.