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Moi ou le chaos : Harris et Trump livrent leur dernier plaidoyer à l’Amérique

Kamala Harris (Crédit CHARLY TRIBALLEAU / AFP) et Donald Trump (Crédit : Chip Somodevilla / AFP)

La vice-présidente démocrate, qui pourrait devenir la première femme présidente des États-Unis, et le milliardaire républicain, qui rêve lui de retourner à la Maison Blanche, sont en pleine escalade verbale.

Le climat est particulièrement électrique, avec une controverse politico-médiatique par jour et des craintes de violences après mardi 5 novembre, surtout si le résultat est extrêmement serré comme le pronostiquent tous les sondages.

Kamala Harris tente de convaincre qu’elle est l' »antidote » à l’ancien président républicain, comme l’a dit vendredi son colistier Tim Walz. Dans son dernier clip de campagne, elle promet d' »être une présidente pour tous les Américains ».

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« Nous gagnerons parce que vous savez ce que vous défendez », a-t-elle lancé à Atlanta en Géorgie (sud) samedi, invitant à « tourner enfin la page d’une décennie de Donald Trump » qui « nous a fatigués » et qui est « obsédé par la revanche » de l’élection de 2020 qu’il n’a jamais reconnu avoir perdue.

« Dans moins de 90 jours, ce sera lui ou moi dans le Bureau ovale », a-t-elle rappelé lors d’un deuxième meeting à Charlotte en Caroline du Nord (sud-est), un autre des Etats clés qui vont décider du sort de l’élection.

D’après un sondage publié samedi, qui va faire couler beaucoup d’encre, Kamala Harris devancerait Donald Trump dans l’Iowa, un État pourtant notoirement considéré comme acquis au républicain.

« Trop d’enjeux »

Le tribun populiste, à la rhétorique de plus en plus autoritaire, condamné et inculpé dans nombre d’affaires au pénal et au civil, a de nouveau dépeint samedi un tableau noir des États-Unis, qui seraient « occupés » par des millions de migrants clandestins, les « pires meurtriers » sortis de toutes les « prisons du monde » et des « asiles psychiatriques ».

Il a promis de les expulser, affirmant à l’inverse que si sa rivale l’emporte, le pays sera transformé en « un camp de réfugiés sordide et dangereux », lors d’un rassemblement à Gastonia en Caroline du Nord.

« Le 5 novembre sera le jour le plus important de l’histoire américaine », a-t-il déclaré dans un discours où il n’a cessé par ailleurs d’attaquer sa rivale s’appuyant souvent sur des propos sexistes.

Alors que la place des femmes dans la société et leurs droits, notamment celui de l’avortement, ont été au cœur de la campagne, plusieurs manifestations ont été organisées samedi à travers le pays.

Pancarte rose « Grand-mère en colère » à la main, Sheridan Steelman est venue à Washington depuis le Michigan avec ses deux sœurs pour manifester. « Rester sur la touche, c’est ce que j’ai fait depuis toujours, mais aujourd’hui, il y a trop d’enjeux », raconte cette enseignante d’anglais de 74 ans. Si Donald Trump est élu, « on sera de plus en plus réduites au silence », redoute-t-elle.

Samedi matin sur Fox News, l’ancien président s’en est pris à une publicité électorale montrant des femmes en train de voter pour Kamala Harris sans apparemment le dire à leur mari. « Pouvez-vous imaginer une femme ne pas dire à son mari pour qui elle vote? », s’est offusqué Donald Trump. « C’est ridicule. »

Fraudes

La campagne 2024, scrutée dans le monde entier et notamment en Europe et au Proche-Orient, a été hors du commun: en l’espace de quelques semaines cet été, le président Joe Biden, 81 ans, a jeté l’éponge et laissé la place à Mme Harris et M. Trump a été la cible de deux tentatives d’assassinat.

Depuis, les deux adversaires font tout pour séduire les femmes, les jeunes et les électorats afro-américains, arabo-musulmans et latino-américains.

L’élection de mardi pourrait être si disputée, dans un pays politiquement fracturé, qu’il faudra peut-être des jours avant d’obtenir un résultat national définitif – plus de 73 millions d’Américains ont déjà posté ou glissé dans des urnes leur bulletin de manière anticipée.

L’entourage de Donald Trump a déjà commencé à alimenter des rumeurs d’irrégularités, voire de « triches », commises lors d’opérations de vote.

Dans ses meetings, ses partisans ont déjà tous le regard tourné sur l’après élection. 

Jace Boda, ingénieur, dit être persuadé qu’« il y aura beaucoup de fraudes ». Et d’ajouter : « Kamala va devenir présidente, mais je pense que Trump va gagner » si le décompte des voix est honnête.

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