Tout comme au fenua, le centre hospitalier de Nouméa connait des difficultés à attirer les médecins. Le CHT mise donc sur les points forts de la destination et les conditions de travail attractives : des « équipements de pointe, des équipes collaboratives et la formation continue ».
Dans une vidéo, on découvre Romain, jeune médecin, et sa famille. Romain est venu de métropole pour travailler à l’hôpital de Nouméa et passe d’une activité à l’autre, sourire aux lèvres.
« Le but de cette vidéo c’était de faire quelque chose d’original et de décalé et qui donne quand même des éléments qui étaient pour nous importants : le fait qu’on a un hôpital dans lequel on a une haute technicité avec des patients intéressants. Et que la vie en Nouvelle-Calédonie, comme en Polynésie française, c’est une vie qui est agréable », explique le docteur Mathieu Série, médecin réanimateur, membre de la commission médicale d’établissement.
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Une vidéo décalée pour un domaine plutôt sérieux : celui de la santé. Un choix qui porte ses fruits puisque la vidéo a déjà été partagée de nombreuses fois depuis sa publication il y a deux jours. 130 fois sur LinkedIN. L’établissement a déjà reçu des candidatures, notamment de jeunes médecins.
Pas assez de médecins, trop de spécialistes
Si le CHT connait des difficultés, c’est pour plusieurs raisons selon Mathieu Série : « En Calédonie on n’avait pas de souci de recrutement avant, il y a 5 ou 10 ans. Il y a quelque chose de structurel en métropole, avec une répercussion en Nouvelle-Calédonie qui fait qu’il n’y a pas assez de médecins formés, une surspécialisation des médecins. Ensuite, le territoire a été un peu moins attractif du fait d’une instabilité institutionnelle ou politique ces dernières années. »
Pas assez de médecins sur le Caillou, est des difficultés internes à l’hôpital. Les services de cardiologie, de gastroenterologie et de pneumologie sont particulièrement en tension. « Après on s’aperçoit sur un temps un peu plus long que finalement les services vont souffrir un moment et puis avec l’arrivée d’une ou deux personnes, d’un nouveau projet, d’un réseau qui se crée, on arrive à remonter le service. Ça a été le cas de l’ophtalmo qui a eu des grandes difficultés à un moment, et actuellement il est un service qui fonctionne très bien, qui est plutôt phare contrairement au privé où ils ont un peu plus de mal en ophtalmo. Et ça a été le cas de l’oncologie. On a vraiment eu une période sans oncologue, et là actuellement, l’oncologie et en train de se remonter d’ailleurs très inspiré du modèle polynésien. »
Autre difficulté selon le docteur Sérié : le Caillou a besoin de spécialistes, mais avant tout de médecins polyvalents. « Mais actuellement, la formation en France et la tendance sur la médecine, c’est de faire des niches de spécialités; Donc c’est vraiment le grand dilemme ici; c’est de trouver des gens qui soient capables de faire un peu tout, bien, à la fois des spécialistes, mais polyvalents »
La campagne lancée par le CHT ne se limite pas à la vidéo de Romain, médecin factice. « On a également des publications plus sérieuses sur ce qu’on fait en laboratoire, au bloc opératoire, en réanimation. On essaie d’attirer l’oeil vers le CHT et ensuite de donner des éléments concrets qui montrent quand même l’institution. »
Si les recrutements sur le territoire français ne suffisent pas, l’établissement envisage d’étendre au « monde francophone » son appel. « On a discuté hier avec l’agence de com, éventuellement d’envoyer sur le Québec cette vidéo ».