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Nouvelle-Calédonie : l’avenir constitutionnel en débat à l’Assemblée

L'Assemblée nationale (Crédit photo : MARTIN BUREAU / AFP)

Ce débat sur l’avenir institutionnel et politique du territoire, au lendemain de la troisième consultation sur l’accession à l’indépendance, a été demandé par le groupe UDI.

La Nouvelle-Calédonie a refusé le 12 décembre de quitter la nation française lors du troisième et dernier référendum de l’accord de décolonisation de Nouméa, mais avec un taux d’abstention record car les indépendantistes kanak du FLNKS avaient appelé à ne pas s’exprimer lors de ce scrutin.

Ils ont donc annoncé qu’ils ne reconnaissaient pas le résultat et ne s’engageraient pas dans des discussions avec le gouvernement actuel avant l’élection présidentielle.

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« Le calendrier que vous avez ouvert n’engage en rien les indépendantistes, qui veulent une transition plus longue », a également déclaré jeudi le député polynésien Moetai Brotherson, qui a indiqué se faire « porte parole des kanak », en évoquant un « vote de recolonisation ».

« Nous sommes dans l’obligation de considérer que l’accord de Matignon n’a pas fini son travail », a assuré pour sa part le candidat LFI à la présidence, Jean-Luc Mélenchon, qui envisage de « reconduire encore pour dix ans la situation qui était prévue par le contrat de l’accord de Nouméa, c’est-à-dire tout faire pour qu’on évite la confrontation ».

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a assuré qu’il « faudra(it) du temps pour prendre la juste mesure de l’abstention massive des partisans de l’indépendance » mais a ajouté que, pour son gouvernement, le « respect pour la parole donnée dans l’accord de Nouméa (…) conduit à constater le refus, trois fois confirmé, de l’indépendance. Et ce, dans un clivage binaire marqué ».

« Consensus en Océanie »

C’est ce clivage que le député UDI de Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès veut dépasser en proposant aux indépendantistes de « construire collectivement une autre voie: parachever le processus de décolonisation engagé et libérer ainsi le pays des référendums sur l’indépendance ».

« Chacun sait que si l’arithmétique électorale est un fait politique, elle ne peut constituer – à elle seule – dans notre pays, une solution politique. C’est le consensus en Océanie qui constitue le socle des décisions politiques à l’instar des accords de Matignon et de Nouméa », a-t-il expliqué.

« Nous devons entendre les attentes des non-indépendantistes qui considèrent que si la trajectoire d’émancipation doit se poursuivre, elle doit se faire +sous la protection de la France+ », tout en choisissant aussi « de répondre à l’attente de la moitié du pays pour laquelle l’accession à une forme de souveraineté mettrait un point final à la prise de possession par la France en 1853 de cet archipel », a estimé le député UDI, en prônant « une souveraineté qui restaure leur dignité ».

Pour Philippe Gomès, « on peut être une nation sans être un État ». Une déclaration saluée par Jean-Luc Mélenchon, qui a « entendu l’état d’esprit extrêmement ouvert » du député Gomès. « Je mesure toute l’évolution qu’a été celle de toute la partie non-indépendantiste de la Calédonie au cours des quarante années qui viennent de s’écouler car avant vous, on ne parlait pas comme ça », s’est-il réjoui.

La députée Maina Sage a par ailleurs demandé à M. Lecornu, au nom du gouvernement polynésien, que la Polynésie soit « associée à ces discussions car cela a aussi des répercussions sur le plan régional, sur l’organisation de nos territoires français du Pacifique ».

La Polynésie française est revenue sur la liste des pays « non-autonomes » de l’ONU en 2013, après en avoir été enlevée en 1947. 

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