« Face à l’importance des enjeux« , le procureur général près la Cour de cassation a annoncé dans un communiqué avoir saisi « la chambre criminelle, afin que cette juridiction puisse statuer, à l’issue d’un débat contradictoire, sur l’opportunité d’un tel dépaysement, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice« .
« L’audience devant cette chambre ne pourra se tenir qu’à l’issue d’un délai laissé aux parties pour formuler leurs observations« , soit « au minimum » un mois « après que la décision de saisine de la chambre criminelle aura été signifiée à l’ensemble des parties« , a précisé Rémy Heitz.
A partir du 13 mai, la Nouvelle-Calédonie a été en proie à des violences d’une ampleur inédite depuis la quasi-guerre civile des années 1980, en lien avec la réforme du corps électoral. Treize personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées, des centaines de personnes blessées et les dégâts matériels sont estimés à au moins 2,2 milliards d’euros.
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Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nouméa pour complicité de tentatives de meurtres, association de malfaiteurs, participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens, vols avec arme et destructions par un moyen dangereux, en bande organisée, concernant des faits commis du 12 mai au 19 juin.
Dans le cadre de ces investigations, treize militants indépendantistes appartement à la Cellule de coordination des actions de terrains (CCAT) ont été mis en examen.
Huit d’entre eux avaient réclamé le dépaysement de l’information judiciaire, dénonçant des violations répétées de la présomption d’innocence.
Mais le procureur général de la cour d’appel de Nouméa a rejeté ces accusations de partialité. « Tout le débat, c’est de savoir si la CCAT est, en totalité ou en partie, une organisation criminelle« , a-t-il considéré.
« Un recours contre la décision prise le 11 septembre 2024 par le procureur général de Nouméa » a été adressé le 7 octobre au procureur général près la Cour de cassation, précise Rémy Heitz.
Deux militants indépendantistes, Christian Tein et Steve Unë, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans ces troubles, ont obtenu mardi de la Cour de cassation l’invalidation de leur placement en détention dans l’Hexagone décidé fin juin.
Une cour d’appel doit désormais à nouveau examiner le lieu de leur détention, a décidé la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire.
Trois autres militants kanaks qui contestent également leur détention en Métropole ont vu leur pourvoi rejeté.