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Nouvelle-Calédonie : le FLNKS demande du temps pour éviter une « effusion de sang » dans le fief indépendantiste de Saint-Louis

Le drapeau du FLNKS (Crédit photo : Theo Rouby / AFP)

Les responsables coutumiers ont entrepris il y a deux semaines une médiation auprès de ces jeunes, recherchés par les forces de l’ordre pour des exactions présumées commises depuis le 13 mai, date du début des troubles dans l’archipel liés à un projet de réforme constitutionnelle, suspendu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

Le FLNKS, qui s’est entretenu avec le Haut-commissaire, Louis Le Franc, samedi après-midi, relève dans un communiqué qu’un « ultimatum » a été « posé par l’État à la jeunesse, aux coutumiers et à la population pour une intervention armée ce lundi 30 septembre » et estime que cette intervention « pourrait compromettre toutes les démarches entreprises pour la désescalade » et conduire à une nouvelle « effusion de sang ».

Sollicité par l’AFP, le Haut-commissariat s’est refusé à tout commentaire.

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Le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, a quant à lui déclaré à l’AFP avoir « suspendu les opérations le temps du deuil, soit jusqu’à demain » lundi. Les funérailles de deux jeunes hommes tués par les forces de l’ordre le 19 septembre avaient lieu ce dimanche, à la tribu de Saint-Louis.

« On ne peut plus attendre trop longtemps, la route doit être rouverte. Bien sûr, nous prônons et recherchons par tous les moyens la reddition pour éviter d’autres pertes, mais c’est vraiment difficile », a encore indiqué le général Matthéos.

Depuis le début du mois d’août, le Haut-commissariat a instauré un double « verrou » empêchant toute entrée de véhicule sur la portion de route traversant la tribu, à la suite de car-jacking et de tirs sur les forces de l’ordre.

Dans un communiqué dimanche, la grande chefferie Négrah du Mont-Dore, où est située la tribu de Saint-Louis, juge elle que « l’asymétrie entre les moyens employés et le but poursuivi est choquante et inacceptable lorsqu’elle entraîne la mort de trois jeunes hommes au sein de la tribu, et ce, en deux mois ».

La chefferie souligne également que son « devoir est de continuer le dialogue avec (sa) jeunesse ».

Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise qui a vu la mobilisation contre une réforme du corps électoral dégénérer en émeutes qui ont détruit le tissu économique de l’archipel, fait 13 morts, dont deux gendarmes, et provoqué au moins deux milliards d’euros de dégâts.

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