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Nouvelle-Calédonie : une solution à l’étude pour enrayer l’épidémie de dengue


Lancé par The World Mosquito Program  de l’université Monash en Australie en mars dernier, le projet Wolbachia continue de se développer. Le principe : introduire la bactérie Wolbachia dans une population de moustiques pour empêcher la transmission du virus de la dengue, du chikungunya et du zika vers l’homme. Cette bactérie, présente dans près de 60% des insectes, est peut-être la solution à l’épidémie de dengue qui frappe actuellement la Nouvelle-Calédonie. Les scientifiques australiens ont découvert que ce micro-organisme avait une propriété intéressante il y a un peu moins d’une dizaine d’années.

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« La particularité de Wolbachia lorsqu’elle est introduite à l’intérieur du moustique Aedes aegypti (le principal moustique vecteur de la dengue, NDLR), c’est qu’elle bloque la multiplication du virus au sein du moustique. Et si le moustique est peu infecté par le virus, il a plus de mal à transmettre le virus à l’humain lorsqu’il pique »  explique Nicolas Pocquet, le responsable à l’unité de Recherche et d’Expertise en entomologie médicale à l’institut Pasteur.

Mais cette nouvelle bactérie n’est pas au goût du moustique : il a fallu bon nombre d’essais pour introduire la bactérie à l’Aedes aegypti. Aujourd’hui, il y a bien des moustiques Aedes aegypiti porteurs de la bactérie, mais ils sont Australiens, et ce n’est donc pas sûr qu’ils s’adaptent à l’environnement calédonien. Il faut alors « calédoniser » ces moustiques. « On a commencé à croiser des moustiques australiens avec des moustiques de Nouvelle-Calédonie. L’idée étant de ne relâcher que les moustiques qui sont le plus proches possible des moustiques d’ici. Cela prend 6 mois environ. On va faire plusieurs croisements jusqu’à obtenir un moustique qui est a 99% semblable à celui de la Nouvelle-Calédonie » poursuit Nicolas Pocquet.

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Si les tests sont concluants, un premier lâcher de ce super moustique devrait se faire en juin. Il ne se fera seulement que quand les populations seront informées de l’opération, et avec leur accord. « Toute la ville sera quadrillée point par point. On a une distance de 150 mètres environ entre chaque lâcher pour pouvoir couvrir un maximum de zone et pour pouvoir ensuite renouveler cette population de moustiques » déclare Magali Dinh, responsable communication du World Mosquito Program en Nouvelle-Calédonie.

Après le lâcher, un suivi se fera sur plusieurs mois pour évaluer l’efficacité du programme. L’institution est confiante. En Australie, l’épidémie est officiellement éradiquée. Les derniers cas de dengue répertoriés ont été transmis à l’extérieur du continent australien.
 

Rédaction web avec Lindsay Wamo de Caledonia TV
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