Dans ce rapport, dont l’AFP a eu copie vendredi, les députés Maud Petit (Val-de-Marne, MoDem) et Jean-Philippe Nilor (Martinique, GDR) notent qu’en Outre-mer « les populations pratiquent moins d’activités physiques » qu’en métropole et « les déplacements en voiture individuelle sont devenus la règle ».
Ils mettent aussi en cause « la modification des habitudes alimentaires traditionnelles, remplacées par la restauration rapide et l’abus de sucre, de sel et de produits gras« , qui ont abouti à une « montée de la surcharge pondérale dans ces territoires ». « En dépit – ou peut-être à cause – d’un niveau de vie encore inférieur à celui de l’hexagone, l’obésité est beaucoup plus présente dans les outre-mer », constate le rapport d’après plusieurs enquêtes menées sur les territoires.
Selon une étude de 2016 en Martinique et Guadeloupe, 27,8% des plus de 16 ans sont en situation d’obésité, contre 14,5% au niveau national. À Mayotte, selon Santé publique France, le surpoids concerne 72% des femmes mahoraises et 34% des hommes. En Polynésie, 70% de la population adulte est en surpoids, dont 40% obèses (2010).
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Conséquence: dans l’hexagone, l’espérance de vie s’élève à 79 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes, mais elle baisse à 77 et 85 ans en Guadeloupe, à 76 et 82 ans en Guyane et à 74 et 80 ans dans les collectivités du Pacifique.
Le coût de certaines pratiques sportives, le sous-équipement en infrastructures, et les réticences à montrer un corps obèse « sont autant de freins qui ne favorisent pas la pratique de l’activité physique » outre-mer, regrettent les auteurs. Ils préconisent d’y développer les équipements sportifs, d’inciter les médecins à prescrire le sport sur ordonnance, et de créer pour les populations les plus démunies, une « licence sportive sociale » moins chère.
Les deux députés, qui font au total 43 propositions, recommandent aussi que les produits locaux faibles en lipides et glucides soient intégrés dans le « Bouclier qualité prix » (panier de produits à prix réduit propre aux Outre-mer) pour « garantir aux plus démunis l’accès à des aliments de qualité », et que les autorités locales qui dans certains territoires, comme en Polynésie, subventionnent des « produits de première nécessité », cessent de « favoriser les produits nocifs pour la santé ».
Ils demandent aussi une commission d’enquête sur l’application de la loi Lurel (2016) qui a interdit en outre-mer la distribution de produits agro-alimentaires plus sucrés qu’en métropole.