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Pacifique : Nauru rompt ses liens diplomatiques avec Taïwan

Tien Chung-kwang, vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, s'exprime lors d'une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères (MOFA) à Taipei le 15 janvier. La nation de Nauru, dans le Pacifique Sud, a annoncé le 15 janvier qu'elle rompait ses relations diplomatiques. avec Taiwan et reconnaîtrait plutôt la Chine. Suite à ce changement, Taïwan a à son tour déclaré qu'il mettait fin à ses relations diplomatiques avec Nauru "pour sauvegarder notre dignité nationale", a déclaré le vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, Tien Chung-kwang. Crédit : Sam Yeh / AFP

Dans un communiqué de presse, le gouvernement de ce pays insulaire a déclaré qu’il ne reconnaîtrait plus Taïwan « comme un pays distinct », mais « plutôt comme une partie inaliénable du territoire chinois ». 

La Chine considère l’île démocratique et autonome de Taïwan comme l’une de ses provinces, à réunifier par la force si nécessaire.

Nauru a déclaré qu’il « romprait immédiatement ses relations diplomatiques » avec Taïwan et qu’il « ne développerait plus de relations ou d’échanges officiels avec Taïwan ». 

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Cette décision intervient deux jours après la victoire à l’élection présidentielle taïwanaise de Lai Ching-te qui considère que l’île est indépendante de facto et a promis de la protéger des « menaces et intimidations » de Pékin.

Taipei a déclaré de son côté qu’elle mettait fin à ses relations diplomatiques avec Nauru « pour sauvegarder notre dignité nationale ».

« Aides économiques »

Les autorités du territoire autonome ont cependant accusé la Chine d’avoir offert « des aides économiques » à l’île de Nauru pour l’inciter à basculer ses liens diplomatiques de Taipei vers Pékin.

« La Chine a contacté activement des personnalités politiques à Nauru et a utilisé des aides économiques pour inciter le pays à changer de reconnaissance diplomatique », a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères taïwanais.

Pékin a salué la décision de Nauru qui était l’une des rares nations à reconnaître officiellement Taïwan sur le plan diplomatique. 

« Ce changement n’est en aucun cas destiné à affecter les relations chaleureuses que nous entretenons avec d’autres pays », a déclaré le gouvernement de Nauru dans un communiqué.

« Nauru reste une nation souveraine et indépendante et souhaite entretenir des relations amicales avec d’autres pays », a-t-il affirmé.

David Adeang, un vétéran de la politique, a été élu président de Nauru en octobre dernier. 

Selon Mihai Sora, spécialiste du Pacifique de l’Institut Lowy, son arrivée à la tête du pays pourrait expliquer ce changement inattendu de la politique étrangère de ce petit pays. 

« C’est surprenant parce que Nauru, ces dernières années en tout cas, s’est montré très critique à l’égard de la Chine », a-t-il déclaré à l’AFP. 

Pour Anna Powles, experte en sécurité pour le Pacifique à l’université Massey, cette « décision de Nauru (…) n’était pas inattendue » et « aura certainement des répercussions dans le Pacifique ».

Avec ce revirement, seuls 12 pays reconnaissent officiellement Taïwan, dont sept en Amérique latine et dans les Caraïbes (Guatemala, Belize, Paraguay, Haïti, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, et Saint-Vincent-et-Grenadines). Le Vatican reste le seul en Europe et l’Eswatini, le dernier en Afrique. 

Nauru, qui compte environ 12 500 habitants, est l’un des plus petits pays du monde et se situe à environ 4 000 kilomètres au nord-est de Sydney. 

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