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Pour Anne Hidalgo, le « Tahiti Gate » prend un tour judiciaire

Le déplacement de trois semaines de la maire en Nouvelle-Calédonie, puis en Polynésie française, d'abord professionnel puis privé, avait fait l'objet de vives critiques de l'opposition de droite qui avait fustigé son bilan carbone et son coût (Crédit Photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP)

Le « Tahiti Gate » , affaire visant la maire de Paris Anne Hidalgo, n’est pas terminé. Suite à la plainte de l’association AC !! Anti-corruption et aux signalements de plusieurs élus du Conseil de Paris ou de la Région Ile-de-France, plusieurs perquisitions visant l’élue socialiste ont été menées par le Parquet National Financier (PNF).

Le PNF enquête sur les conditions du voyage controversé de Mme Hidalgo, en octobre et novembre 2023, a indiqué une source judiciaire à l’AFP, confirmant une information du Monde.

Cette enquête a été ouverte en novembre pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics et porte sur le « déplacement à Tahiti de Mme Anne Hidalgo et d’une délégation de la ville de Paris » , a détaillé cette même source judiciaire.

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Le déplacement de trois semaines de la maire en Nouvelle-Calédonie, puis en Polynésie française, d’abord professionnel puis privé, avait fait l’objet de vives critiques de l’opposition de droite qui avait fustigé son bilan carbone et son coût.

Une fois Anne Hidalgo rentrée à Paris, de nouveaux détails sur son voyage avaient relancé ce « Tahiti Gate » et valu à la candidate à l’élection présidentielle de 2022 des accusations de mélange des genres.

Contrairement à ses habitudes, la maire de Paris n’avait pas communiqué sur ce déplacement, au cours duquel elle ne s’était pas rendue sur le site polynésien des épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août 2024), à Teahupoo.

Sa visite avait été reportée « du fait de tensions locales » et « à la demande du président polynésien » Moetai Brotherson, et finalement effectuée en son absence par son adjoint, avait expliqué la mairie.

Mme Hidalgo est « partie ce jour-là tôt le matin rejoindre sa fille qui vit sur l’île de Raiatea » , avait expliqué à son retour l’adjoint au sport et aux JO Pierre Rabadan, qui l’avait représentée.

Ce « temps privé » , pris après ce « déplacement officiel » , a été « intégralement pris à sa charge » et la maire est rentrée le 5 novembre en payant de sa poche son billet retour, avait indiqué la mairie.

Mais deux membres de la délégation « ont aussi prolongé leur séjour dans un cadre privé tout en ayant obtenu le financement de leur trajet aller-retour par la mairie de Paris » , a relevé dans son signalement le conseiller régional de droite Pierre Liscia, proche de la présidente du conseil régional Valérie Pécresse.

Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, ses frais d’hébergement et de restauration à 18.545 euros, selon la Ville, soit près de 60.000 euros.

« Voyage « très utile »

Assumant ce voyage « au bout de la France » qu’elle a jugé « très utile » , la maire de la capitale avait réussi à tourner la page de la polémique, notamment à la faveur de l’organisation d’une votation anti-SUV début février.

L’annonce des perquisitions fait rebondir l’affaire alors que la mairie est engagée dans un compte à rebours vers les Jeux olympiques.

Dans une réponse écrite à l’AFP, la mairie de Paris, qui s’est dite « sereine et confiante quant à l’issue de ces investigations » , a indiqué mardi avoir « d’ores et déjà produit volontairement les justificatifs relatifs au déplacement d’une délégation Ville en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie » .

« Cette enquête s’inscrit naturellement dans la suite du signalement adressé au Parquet national financier » , a souligné la mairie, ajoutant avoir remis mardi les « documents complémentaires sollicités » .

La mairie a également rappelé que sa commission de déontologie – dont les membres sont nommés par Mme Hidalgo – avait qualifié le déplacement de « régulier sur le plan déontologique » .

Selon cette commission, « la Ville de Paris n’a pas financé sur des fonds publics l’activité personnelle et privée de la maire de Paris et n’a pas subi de préjudice » .

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