Précarité étudiante : les protections périodiques bientôt gratuites en métropole

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Empêtrée dans une polémique sur l'islamo-gauchisme, Frédérique Vidal a remis mardi la question des étudiants au centre des débats en annonçant que les protections périodiques seraient bientôt gratuites pour toutes, une mesure supplémentaire de lutte contre la précarité des jeunes.

Publié le 23/02/2021 à 9:00 - Mise à jour le 23/02/2021 à 10:03

Empêtrée dans une polémique sur l'islamo-gauchisme, Frédérique Vidal a remis mardi la question des étudiants au centre des débats en annonçant que les protections périodiques seraient bientôt gratuites pour toutes, une mesure supplémentaire de lutte contre la précarité des jeunes.

Dans les prochaines semaines, les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires seront équipés en distributeurs de protections hygiéniques, a annoncé Mme Vidal lors d’une rencontre à Poitiers avec des étudiants. « On vise 1 500 distributeurs et une gratuité complète à la rentrée de septembre », a-t-elle ajouté.

Un objectif « ambitieux » mais réaliste, selon elle, pour une mesure « pérenne » dont le coût est estimé autour de 15 millions par an et qui s’accompagnera d’une campagne de communication.

Ces protections seront « respectueuses de l’environnement », précise le ministère.

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Cette annonce intervient alors que la ministre est apparue fragilisée ces derniers jours, après la polémique suscitée par sa demande d’une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, confiée au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).

Plus de 600 universitaires (enseignants, chercheurs…) ont réclamé sa démission.

Mardi, non loin de la préfecture de Poitiers où se tenait le débat, une centaine d’étudiants et de lycéens se sont brièvement rassemblés en criant « Vidal démission ».

Semblant pressée de tourner la page de ce « procès d’intention », la ministre assure « défendre la liberté de la recherche depuis toujours » et rappelle que sa « priorité », « ce sont les étudiants ».

La gratuité des protections périodiques dans l’enseignement supérieur a été décidée après un travail de concertation entre la ministre et différents acteurs : parlementaires, organisations étudiantes représentatives, ou encore l’association Règles Elémentaires.

Un tiers des étudiantes aurait besoin d’aide pour pouvoir acheter des protections périodiques, selon une étude réalisée par l’Association fédérative des étudiants de Poitiers, l’Association nationale des étudiants sages-femmes et la Fage en février.

En novembre,  l’Ecosse est devenue le premier pays à mettre à disposition des protections périodiques dans tous les bâtiments publics.

« Plan d’urgence »

Jusqu’à présent en France, des initiatives existaient mais restaient souvent locales. Début février, la région Ile-de-France a ainsi annoncé que les facs et les résidences étudiantes sur son territoire seraient bientôt équipées en distributeurs gratuits de protections périodiques bio.

Cette mesure s’ajoute à d’autres, prises en faveur des jeunes, durement touchés par la crise sanitaire. En janvier, Emmanuel Macron avait annoncé la création d’un « chèque psy » pour les étudiants, une prise en charge inscrite dans un parcours de soins.

Ce « chèque psy » a concerné la première semaine de février 1 200 étudiants, puis 2 000 étudiants par semaine, selon Mme Vidal.

Le chef de l’Etat avait aussi annoncé la mise en place de deux repas par jour à un euro dans les restos U pour tous les étudiants, pas seulement les boursiers.

Des avancées « insuffisantes » aux yeux d’organisations comme l’Unef, qui réclame un « plan d’urgence » d’1,5 milliard d’euros, en commençant par une hausse immédiate des bourses et des APL (aides personnalisées au logement) et la mise en place d’un filet de sécurité sociale pour l’ensemble des étudiants.

« Nous avons doublé le montant des aides d’urgence ; tout étudiant qui en a besoin peut obtenir une première aide de 500 euros », a aussi rappelé Frédérique Vidal mardi, interpellée à plusieurs reprises sur le sujet de la précarité.

La ministre s’est en revanche montrée défavorable à l’idée, réclamée par plusieurs organisations de jeunesse, d’introduire un RSA (revenu de solidarité active) pour les jeunes de moins de 25 ans en recherche d’emploi.

« Le fond de ma pensée, c’est que ce n’est même pas ce que souhaitent forcément les étudiants », a confié Mme Vidal.

Plusieurs syndicats étudiants et organisations politiques de gauche appellent à une nouvelle mobilisation de la jeunesse le 16 mars en France pour obtenir de nouvelles mesures contre la précarité.

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