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Prêts à Air France : Air Tahiti et Air Tahiti Nui réclament aussi l’aide de l’État

Photo d'illustration (Crédit : Pixabay @april_kim)

D’autres compagnies « rencontrent les mêmes difficultés qu’Air France et sont tout aussi soucieuses de renouveler leurs flottes pour améliorer leur compétitivité et participer à la transition écologique », a affirmé le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) dans un communiqué.

« Pourquoi Air France est-elle la seule compagnie française à bénéficier d’un tel soutien ? », demande à l’État le syndicat qui regroupe huit compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins, ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire.

Le « soutien massif » en faveur du groupe Air France « pour un montant historique de 7 milliards d’euros » représente « près de 45% du chiffre d’affaires annuel de la compagnie » (16,6 milliards en 2019, NDLR), poursuit-il.

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Cette aide permettra à Air France « non seulement de faire face à la crise Covid-19, mais aussi d’honorer ses commandes d’avions nouveaux ».

Un fonds de 119,3 milliards de Fcfp demandé pour les autres compagnies aériennes

« Elle lui permettra aussi de restructurer son réseau aérien court/moyen-courrier pour affronter la concurrence étrangère qui sera encore plus vive au sortir de la crise », poursuit le syndicat, précisant que le chiffre d’affaires global des autres compagnies aériennes françaises représente environ 15% de celui d’Air France. « Le Scara demande donc qu’un fonds d’un montant d’un milliard d’euros (119,3 milliards de Fcfp, NDLR), proportionnel à ce qu’Air France a obtenu de l’État, soit mis en place en urgence », poursuit-il.

Le Scara regroupe les compagnies Air Tahiti, Ewa, Air Calédonie, Air Tahiti Nui, ASL, Air Saint Pierre, Air Corsica et Air Austral, ainsi que les entreprises Aerostravia, Groupe IGS et Alyzia.

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Les gouvernements français et néerlandais ont annoncé vendredi des aides pour les deux branches du groupe Air France-KLM, dont l’activité est quasiment à l’arrêt -hors rapatriements et acheminement de fret- depuis plusieurs semaines après la fermeture des frontières partout dans le monde pour freiner la propagation du coronavirus. 

Air France bénéficiera de 4 milliards d’euros (477,3 milliards de Fcfp) de prêts bancaires garantis à 90% par l’État et de 3 milliards d’euros (environ 358 milliards de Fcfp) de prêt direct, avec en contrepartie des engagements sur l’amélioration de sa rentabilité et sur la réduction de ses émissions de CO2.

Le gouvernement néerlandais projette pour sa part d’aider KLM à hauteur de 2 à 4 milliards d’euros (environ de 239 milliards à 477 milliards de Fcfp) sous forme de prêts et garanties.

Transition écologique : « Aucun chèque en blanc » accordé à Air France, selon Mme Borne

Par ailleurs, l’État a indiqué n’accorder « aucun chèque en blanc » à Air France, qui va bénéficier de ce plan d’aide, a assuré lundi la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, ce que contestent des ONG. « Il n’y a aucun chèque en blanc », a déclaré la ministre sur Europe 1. « Il ne peut pas y avoir un soutien de l’État, avec l’argent des Français, sans engagement écologique de la compagnie »

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a annoncé vendredi qu’Air France recevrait cette enveloppe de prêts garantis et de prêt d’actionnaire par l’État français, qui, comme les Pays-Bas, possède 14% du groupe franco-néerlandais que la compagnie aérienne forme avec KLM. De nombreuses voix se sont élevées ensuite pour regretter que l’État n’ait pas conditionné son aide à des engagements écologiques d’Air France pour réduire son empreinte carbone.

« J’ai eu un entretien dès la semaine dernière avec les dirigeants d’Air France pour acter les engagements écologiques qui seront pris par la compagnie. C’est à la fois réduire les émissions de CO2 par passager, réduire de 50% les émissions de CO2 sur les vols domestiques d’ici 2024 », a toutefois affirmé Mme Borne. « Ça passe par un renouvellement de la flotte pour avoir des avions qui polluent moins, l’utilisation de bio-carburants que je soutiens, et une réflexion en France sur le réseau d’Air France en particulier quand il y a des alternatives ferroviaires de moins de 2h30 », a-t-elle précisé.

Lire aussi : Le coronavirus pourrait réduire de 1,2 milliard le nombre de passagers aériens

La compagnie avait déjà avant la crise « l’ambition de réduire de 50% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030 », avait indiqué samedi dans Les Echos le directeur général d’Air France-KLM Benjamin Smith, qui a lancé en novembre un plan de transformation du groupe pour rationaliser notamment le réseau national.

« Nous voulons savoir comment y parvenir, alors qu’aucune contrainte, aucun moyen de sanction, aucune ambition n’ont été inscrits dans la deuxième loi de finances rectificative ! », s’interroge Greenpeace dans un communiqué. « Interdire les vols courts, quand une alternative plus écologique existe, doit être l’une des premières mesures », poursuit Sarah Fayolle, de l’ONG.

Les associations réunies dans le Réseau Action Climat (RAC) demandent aussi « l’abandon des projets d’extension d’aéroports induisant une croissance du trafic » et « un bilan de l’impact social », alors qu’Air France-KLM envisage un plan de départs volontaires.

Pour le Haut Conseil pour le climat mis en place par Emmanuel Macron, il faut se poser la question de la relance « comme avant, coûte que coûte », de certains secteurs, notamment l’aviation. « Il n’y a pas de solution technologique qui permettrait à l’aviation d’atteindre la neutralité carbone », selon sa présidente, la climatologue Corinne Le Quéré.

Des associations de riverains, l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) et l’Association de défense contre les nuisances aériennes (ADVOCNAR) réclament aussi « la promotion des déplacements en train (TGV et train de nuit) à courte et moyenne distance », une réduction des nuisances sonores en supprimant les vols de nuit ou « la limitation du nombre des mouvements » d’avions.

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