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Rougeole : une épidémie qui gagne le monde entier

> Qu’est-ce que la rougeole ?

C’est une maladie virale extrêmement contagieuse, plus qu’Ebola ou la grippe, et pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif.
Elle touche surtout les enfants, mais pas uniquement. Le virus, qui se propage quand les malades toussent ou éternuent, reste actif pendant 2 heures.
La maladie se manifeste par une forte fièvre puis une éruption de plaques. Elle est contagieuse quatre jours avant et après cette éruption.
Souvent bénigne, elle peut toutefois entraîner des complications graves, respiratoires (infections pulmonaires) et neurologiques (encéphalites), en particulier chez les personnes fragiles.

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Les autorités sanitaires mondiales insistent sur l’importance du vaccin, au niveau individuel mais aussi collectif : une couverture vaccinale élevée (95% de la population) protège les personnes qui ne peuvent elles-mêmes être vaccinées, notamment car leur système immunitaire est affaibli (leucémie, traitement antirejet après une greffe…). . Alerte mondiale L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef ont lancé un cri d’alarme devant la recrudescence de cette maladie.

L’OMS a relevé un bond d’environ 50% des cas signalés l’an dernier par rapport à 2017, qui ont fait 136 000 morts dans le monde.
Jusqu’en 2016, la maladie était pourtant en diminution.

Selon l’Unicef, 98 pays ont signalé un plus grand nombre de cas en 2018 qu’en 2017. Dix, dont l’Ukraine, le Brésil et la France, sont responsables des trois-quarts de l’augmentation totale. 

En Ukraine, où a eu lieu la plus forte hausse, 35 000 cas ont été répertoriés en 2018, soit 3  000 de plus qu’en 2017. Et pour les deux premiers mois de 2019, on en est déjà à 24 000.

> Vaccin : le soupçon a la vie dure

Dans les pays riches, cette augmentation est largement attribuée à une défiance envers les vaccins en général et le ROR (rougeole/oreillons/rubéole) en particulier.

Les « anti-vax » s’appuient sur une publication de 1998 liant ce vaccin et l’autisme. Pourtant, il a été établi que son auteur, le Britannique Andrew Wakefield, avait falsifié ses résultats, et plusieurs études ont montré depuis que le vaccin n’augmentait pas le risque d’autisme.
La défiance peut aussi avoir des motifs religieux.

Frappé par une épidémie de rougeole, un comté au nord de New York a décidé mardi de déclarer l’état d’urgence et de bannir de ses lieux publics tout mineur non vacciné. Les quartiers les plus touchés sont ceux à forte population ultra-orthodoxe juive.
« Ça me met en colère de voir que dans le cas de la rougeole, on a les outils pour prévenir mais qu’ils ne sont pas assez utilisés », déclare à l’AFP Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 pour la co-découverte du virus du sida. Car le vaccin contre le sida est le Graal après lequel la recherche mondiale court depuis des années.

> Problèmes d’accès aux soins

Selon l’OMS, « la principale raison » de l’insuffisance de la vaccination des enfants est que ceux « qui en ont le plus besoin (n’y) ont pas accès ». En cause : des systèmes de santé défaillants dans les pays pauvres.
C’est le cas à Madagascar où, selon l’Unicef, 77 000 personnes ont contracté la rougeole entre septembre et février. Plus de 900 en sont décédées, en majorité des enfants.

L’Unicef et l’OMS ont soutenu une campagne de vaccination de 11,5 millions d’enfants en février au Yémen, où plusieurs années de conflit ont conduit à une épidémie.

Et au Venezuela, ravagé par une crise économique qui a entraîné une pénurie de médicaments, des milliers de cas se sont déclarés ces derniers mois.

> La rougeole, produit d’exportation

« Quand la rougeole apparaît dans un pays, il y a des chances que ça ait des répercussions dans d’autres puisque les gens voyagent énormément », explique à l’AFP Daniel Lévy-Bruhl, responsable de la vaccination à l’agence sanitaire française Santé publique France. 

Fin février, une famille française atteinte de la rougeole avait été placée en isolement au Costa Rica, où elle séjournait. 
Les autorités craignaient qu’elle provoque une épidémie dans ce pays qui a enregistré son dernier cas autochtone en 2006 et poursuit une campagne gratuite de vaccination.

Et selon le Dr. Lévy-Bruhl, l’épidémie qui touche la communauté ultra-orthodoxe juive de la région de New York a débuté en Israël avant d’être exportée aux États-Unis.

AFP
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