« Le porte-avions chinois Liaoning a pénétré dans les eaux proches du canal de Bashi et se dirige probablement vers le Pacifique occidental », a expliqué le ministère taïwanais de la Défense dans un communiqué.
« L’armée taïwanaise utilise des systèmes conjoints de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (…) et reste « en état d’alerte, prête à réagir si nécessaire », a-t-il précisé.
L’armée chinoise a quant à elle publié dimanche une vidéo incluant une petite carte de Taïwan et affirmant qu’elle était « préparée au combat ».
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La vidéo, publiée sur les réseaux sociaux du commandement du Théâtre de l’Est de l’Armée populaire de libération, montre des missiles, des avions à réaction, des hélicoptères et des navires de guerre, et indique que l’armée chinoise est « prête au combat à tout moment ».
Pékin a intensifié sa pression militaire et politique sur Taïwan ces dernières années.
La Chine n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour reprendre le contrôle de l’île, qu’elle considère comme une partie de son territoire à réunifier un jour.
Elle a organisé trois séries de manœuvres de grande ampleur ces deux dernières années, faisant intervenir son aviation et sa marine pour encercler l’île, gérée de manière autonome.
Pékin envoie aussi presque quotidiennement navires de guerre et avions de chasse patrouiller aux alentours.
Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te cette année.
Investi en mai, M. Lai s’est engagé jeudi à « résister à l’annexion » chinoise de l’île ou « à l’empiètement de (sa) souveraineté », à l’occasion de la fête nationale taïwanaise.
Pékin, qui qualifie M. Lai de « séparatiste », a réagi en prévenant que les « provocations » du président taïwanais entraîneront un « désastre » pour son peuple.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a aussi estimé que le discours de M. Lai « révélait (…) sa sinistre intention d’aggraver les tensions dans le détroit de Taïwan en raison d’intérêts personnels d’ordre politique ».
« Statu quo »
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mis en garde vendredi la Chine contre toute « provocation » à l’égard de Taïwan.
« Le monde entier a tout intérêt à maintenir la paix et la stabilité, à préserver le statu quo, à éviter tout type de conflit susceptible de perturber des éléments essentiels à l’économie mondiale », a-t-il souligné.
Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei comme pouvoir légitime depuis 1979, mais reste l’allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d’armes.
Un haut responsable américain interrogé mercredi avait estimé que la Chine pourrait se servir des célébrations taïwanaises de jeudi pour justifier la conduite d’exercices militaires.
Vingt-sept avions militaires chinois et neuf bâtiments de la marine chinoise avaient été identifiés autour de l’île en l’espace de 24 heures, de mercredi à jeudi, avait indiqué le ministère taïwanais de la Défense.
Il a affirmé dimanche que 11 avions militaires chinois et huit navires de la marine avaient été détectés autour de l’île dans ces dernières 24 heures.
Les différends entre Pékin et Taipei remontent à la longue et meurtrière guerre civile qui a opposé les combattants communistes menés par Mao Tsé-toung aux forces nationalistes de Tchang Kaï-chek.
Défaits par les communistes, qui ont fondé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les nationalistes de la République de Chine se sont réfugiés avec de nombreux civils à Taïwan, l’une des seules parties du territoire national alors non conquises par les forces de Mao Tsé-toung.