Un tampon en forme de pied : c’est la preuve officielle que vous êtes venus fouler le sable de One foot island. Ce motu entouré d’un lagon aussi bleu que celui de Bora bora est une étape incontournable pour les visiteurs des îles Cook.
L’installation d’un bureau de poste sur cet îlot a germé dans la tête d’un prestataire touristique, il y a une trentaine d’années. En voyant les touristes allongés sur le sable, il s’est dit qu’ils aimeraient écrire une carte postale. La proposition a été faite lors d’un Forum des îles du Pacifique et acceptée par les autorités.
Ce bureau de poste ouvre 6 jours sur 7 de 11h30 à 13 heures. Il y a plus de cartes postales envoyées d’ici que sur l’ile principale d’Aitutaki selon le postier du coin. “Les gens viennent pour une collection de tampons. Ce sont des souvenirs. Je rencontre des personnes venues du monde entier. Et ici, on peut acheter un timbre pour votre carte postale et là poster d’ici. »
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Mais One foot Island, ce n’est pas qu’un tampon sur le passeport. La légende raconte l’histoire d’un père et de son fils qui se sont déplacés vers une zone de rahui, vers le motu Tapuaetai. Face à l’arrivée de guerriers, , le fils couru vers le centre de l’île pour se cacher. Son père, soucieux de le sauver, marcha dans ses pas sur le sable, pour que les guerriers pensent qu’il soit le seul sur l’îlot. « Et en suivant les traces doucement en direction de la brousse, raconte Ali Maao, directeur de croisière, il a retrouvé son fils qui pleurait, car il savait qu’en quittant l’île, son père allait mourir.
Alors, le père lui a dit que quoiqu’il arrive il voulait que son fils soit fort et qu’il venait lui sauver la vie. Il ne fallait pas faire de bruit. Le père cacha son fils entre les feuilles d’un pandanus, car ces feuilles-là sont tranchantes, et les guerriers se couperaient s’ils en approchaient. »
Des histoires, il y en a d’autres à Aitutaki qui rendent la destination insolite pour les visiteurs. Sur l’île, on peut croiser des chats, des chèvres, mais aucun chien ! Tatie Nane est arrivée à sur l’île à l’âge de 18 ans. Les ancêtres lui ont expliqué la raison : « ils m’ont dit que les chiens étaient interdits depuis les années 1900 car la lèpre s’était répandue sur l’île à cette époque, et les docteurs pensaient que les chiens en étaient porteurs. Mais aujourd’hui les technologies modernes ont prouvé que non« .
Une deuxième version raconte que lors de la célébration d’un sabbat, la population avait préparé toute la nourriture dans un four traditionnel. Mais au matin, on ouvrant le umu, les habitants ont constaté que des chiens avaient tout mangé !
Il n’y a donc pas de chiens sur l’ile ni en bord de route. Tant mieux pour les usagers de la route. Ici, le trafic routier parait aussi très inhabituel pour les visiteurs : à l’heure de pointe, seuls quelques voitures et des scooters se croisent . L’île compte 2 000 habitants. Au commissariat de police, on tamponne plus des permis de conduire pour les touristes que des PV !
« On vérifie que les touristes ont un permis de conduire international valide et qu’ils sont autorisés à piloter un deux roues pour pouvoir en louer un ici, explique Kauariki Henry. Si c’est bon, on leur signe un permis, s’ils n’ont pas de permis pour les deux roues, on leur demande de passer un test pratique. »
Aitutaki c’est aussi une page de l’histoire de l’aviation dans le Pacifique sud. C’est le long de l’ancien quai sur le motu Akaiami que se posaient les hydravions de la route du corail entre 1950 et 1960…