Le Kremlin a jugé que la décision n’avait aucune valeur juridique. « La Russie, comme un certain nombre d’Etats, ne reconnaît pas la compétence de ce tribunal. Par conséquent, du point de vue de la loi, les décisions de ce tribunal sont nulles et non avenues« , a déclaré aux journalistes le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.
De son côté, Kiev s’est félicitée de l’émission des mandats d’arrêt, qui ne sont « que le début« , selon le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram.
Plus de 16.000 enfants ukrainiens ont été déportés vers la Russie depuis l’invasion le 24 février 2022, selon Kiev, et beaucoup auraient été placés dans des institutions et des foyers d’accueil. Le président de la CPI, Piotr Hofmanski, a déclaré que la délivrance des deux mandats d’arrêt était un « moment important dans le processus de justice » pour la Cour.
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« Aujourd’hui, la Cour pénale internationale a émis deux mandats d’arrêt dans la situation en Ukraine, contre Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, et Maria Lvova-Belova« , Commissaire russe aux droits de l’enfant, a déclaré M. Hofmanski dans une déclaration vidéo sur Twitter.
Dmitri Medvedev compare le mandat d’arrêt à du papier toilette.
Les mandats, délivrés à la suite d’une demande du procureur de la CPI, Karim Khan, concernent « les crimes de guerre présumés de la déportation d’enfants des territoires ukrainiens occupés vers la Fédération de Russie » depuis le début de l’invasion, a-t-il précisé. M. Hofmanski a ajouté que l’exécution de ces mandats dépendaient « de la coopération internationale« .
Lors d’une rencontre avec M. Poutine mi-février, Maria Lvova-Belova a déclaré avoir adopté un enfant de quinze ans de Marioupol. « Maintenant, je sais ce que signifie être mère d’un enfant du Donbass – c’est un travail difficile mais nous nous aimons, c’est sûr« , a-t-elle dit au président russe.
« Nous avons évacué des foyers d’enfants vers des zones sûres, organisé pour eux une rééducation et des prothèses et leur avons fourni une aide humanitaire ciblée« , avait-elle ajouté.
Citée par l’agence de presse russe Ria Novosti, elle a assuré vendredi qu’elle allait poursuivre son travail malgré la décision de la CPI.
Pendant ce temps, l’ex-président russe Dmitri Medvedev a comparé le mandat d’arrêt visant Vladimir Poutine à du papier toilette.
Quoi qu’il en soit, la délivrance d’un mandat d’arrêt à l’encontre d’un chef d’État en exercice, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, est une étape sans précédent pour la CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde.