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Christian Williams, en quête du beau dans le feo

Le sculpteur Christian Williams apprend à sa petite-fille Hereagi à poncer le feo - Photo : Mike Leyral

Anaa jouit de l’un des plus beaux lagons du monde. Mais cet atoll abrite un autre trésor, né de la rencontre entre l’art des Marquises et la roche des Tuamotu.

Cette roche coralienne, le « feo », est plus connue pour entamer les pieds téméraires, que pour sa dimension esthétique. Et pourtant, Christian collectionne ces blocs poussiéreux et grisâtres dont personne ne veut. Il en extrait de beaux objets aux veines ambrées.

Une pyramide sculptée par Christian Williams dans le feo – Photo : Mike Leyral

« Il y en a qui me disent que j’ai collé deux pierres l’une sur l’autre… mais non, c’est naturel » sourit Christian en montrant les teintes grises et caramel du penu qu’il sculpte.

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Il est interrompu par le débarquement de 165 touristes de l’Aranui. Christian ôte son tablier maculé de poussière, enfile une belle chemise et installe son stand devant son fare. Australiens comme Américains sont friands de ses pendentifs, comme Robin Anderson, un touriste venue de Brisbane : « C’est beau de ramener quelque chose de l’île. En particulier cet objet couleur or, couleur ambrée, quand on le porte vers la lumière » s’extasie-t-elle devant un minuscule penu.

« Ca me rappelle un « Ulu», le couteau des peuples du Nord, qu’ils utilisent pour couper le beurre ou la viande, dans le Nord du Canada et dans le Greenland » se souvient Jon Statlar, un touriste originaire du Montana, en observant le pendentif translucide qu’il vient d’acheter.

Ces objets sont la principale source de revenus de Christian, même si elle est très irrégulière. Une arrivée de l’Aranui peut lui rapporter 20 000 à 30 000 francs en quelques heures, mais le reste du temps, Anaa n’est pas un atoll très fréquenté.

Une plage d’Anaa, aux Tuamotu – Photo : Mike Leyral

Selon Christian, ils ne seraient que deux à sculpter cette roche, sur l’ensemble des Tuamotu. Ses fils ont choisi le tourisme, mais sa mootua, Hereagi, veut suivre les traces de son grand-père. Elle n’a que quatre ans, mais qui sait… dans quelques années, elle sera peut-être, la dernière Paumotu à sculpter le feo.

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