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« Aumata, regards croisés » : une exposition collective à la Maison de la culture

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

La création ne s’interrompt pas en temps de confinement, bien au contraire. Cette période a permis aux artistes de se questionner, de revenir à l’essentiel. Pour Miriama Bono, à l’initiative de cette exposition, cela a été l’occasion d’explorer la peinture à l’huile : « Jusqu’à présent, j’utilisais plutôt de la peinture acrylique, et là, ce ne sont que des peintures à l’huile, avec une technique qui est donc différente et qui apporte une lumière différente, avec des couleurs très vives, beaucoup de jaune, de bleu… (…) J’ai profité du confinement pour pouvoir expérimenter ce support et traiter des sujets importants pour moi, comme le rapport à la nature avec l’utilisation du végétal dans la peinture. (…) Et pendant le confinement j’ai beaucoup relu Teuira Henry. Il y a beaucoup de ses textes insérés dans les toiles. Il y a un lien dans ses textes entre la culture et le sacré et tout ce qui est rituel, et les tableaux traitent aussi de ça ».

« Je me promène entre figuration et abstraction. Je me laisse toutes les libertés possibles d’expression et je laisse aller mon instinct. (…) J’aime bien travailler la matière, les feuilles d’or, les transparences… Je cherche des reflets » nous explique Patrick Guichard, qui expose également. « Mais je fais aussi des tableaux humoristiques comme l’un qui s’appelle : ‘je ne digère pas le pangolin sauce huître’. Je me suis inspiré des peintres que j’aime comme Francis Bacon, Gauguin, Kandinsky, où j’ai détourné un peu le tiki de Polynésie. (…) J’aime bien créer des atmosphères. Et j’aime bien l’humour, on a besoin de ça en ce moment » poursuit l’artiste.


De la peinture à la sculpture, l’exposition met également en lumière Teva Victor et ses œuvres taillées dans la pierre. 9 pièces dont 8 n’ont encore jamais été exposées : « Je m’inspire des pierres, de leur énergie, et de ce qu’elles peuvent me dire ou me faire ressentir pour pouvoir sculpter au fur et à mesure. Donc à chaque fois, il y a la pierre au naturelle telle qu’on la trouve, telle qu’on la voit, et ensuite la partie du travail humain dessus. Ce sont souvent des visages ». Le message de l’artiste : « La nature est belle telle qu’elle est, c’est pour ça que je laisse une grande partie de la pierre au naturel, et on n’a pas besoin de l’homme pour la rendre belle. Par contre, on peut nous, humains, y laisser une petite trace, mais sans oublier d’où on vient et de respecter la terre, et de lui rendre hommage à chaque fois ».

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L’exposition « Aumata, regards croisés » propose ainsi une immersion dans l’univers de ces trois artistes, complémentaires dans leurs approches et leurs rapports à la création, tout en ayant pour chacun leur univers et leur cheminement. C’est aussi pour eux l’occasion de se retrouver, dans un lieu qu’ils apprécient, pour simplement partager le plaisir d’exposer ensemble et « poser un regard sur ce qui s’est passé pour nous, chacun de notre côté, la façon dont on a vécu cette période, et surtout pour poser un regard sur l’avenir et sur la façon dont on veut vivre après » confie Miriama Bono.

PRATIQUE :
Entrée libre
Salle Muriāvai de la Maison de la culture
Du 23 au 27 juin, de 9 heures à 17 heures en journée continue
Le samedi 27 juin, de 9 heures à 12 heures, avec un café-rencontre avec les artistes
Renseignements : 40 544 544 / www.maisondelaculture.pf
Page Facebook : Médiathèque de la Maison de la Culture

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