Deux noms, deux boutiques, et une passion commune pour les symboles et notamment le patutiki. Les tatoueurs Patu Mamatui et Philippe Aukara orientent déjà chez l’un ou l’autre leur clientèle lorsque leur planning est plein. Désormais, ils échangent les jeunes talents qu’ils accueillent en apprentissage pour créer une nouvelle dynamique.
« Le but de cette collaboration avec Philippe Aukara est de pousser les jeunes artistes qu’on a et d’ouvrir aussi leur art, leur façon de penser, explique Patu. Et le fait déjà d’avoir deux piliers de cet art, ça permet de les nourrir, de les enrichir pour qu’ils puissent créer à leur tour des choses nouvelles. »
Comme le théâtre, les concerts ou les musées, le tatouage polynésien souffre des restrictions imposées par le contexte sanitaire. La dernière convention de tatouage s’est déroulée en 2019. Et depuis un an, les tatoueurs ne peuvent plus exprimer leur art à l’international.
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Patu Mamatui et Philippe Aukara se recentrent donc sur leur art au fenua, et tendent la main vers des artistes en devenir, comme Toriki Rey. « J’ai commencé à tatouer avec Aukara, qui m’a apporté énormément dans le tatouage. Et aujourd’hui je suis chez Patu dans le cadre de la connexion qu’ils vont créer ensemble, confie l’apprenti tatoueur. C’est une chance exceptionnelle parce qu’aujourd’hui je suis avec Patu, avec toute sa team. Ça me permet de voir comment ils travaillent, d’écouter des conseils. Je peux aller voir ce que chacun fait. Ils viennent aussi me voir pour me conseiller dans mes dessins. »
« La plupart des jeunes qui viennent de chez Patu sont sortis du Centre des métiers d’art, indique Philippe Aukara. Ils ont déjà une bonne palette de motifs et de connaissances. Nous on est juste là pour leur donner les bons outils, pour qu’ils puissent encore s’améliorer. »
Cette collaboration entre artistes, c’est un coup de projecteur sur un secteur qui a besoin de s’exprimer. Sans clientèle internationale, l’activité est ralentie dans les salons de tatouage. Si l’encre coule moins sur la peau, les tatoueurs, ces artistes touche-à-tout, continuent cependant de dessiner sur d’autres supports pour perpétuer leur savoir-faire.