Alors que la compétition ne fait que débuter (après les soirées de mercredi et de jeudi), les troupes de danse traditionnelle donnent certainement déjà du fil à retordre aux membres du jury qui devront les départager à l’issue des deux semaines de compétition. Cette treizième édition qui sonne comme un chiffre porte bonheur sera à en juger, un excellent cru pour ce concours devenu depuis plus d’une décennie un espace d’expression scénique unique pour le ori tahiti.
Et pour lancer les festivités de cette troisième soirée l’assistance a embarqué l’espace des six minutes imparties direction les Tuamotu et plus exactement sur l’atoll de Faaite, en compagnie de la troupe Hiro’a Tahiti Hine pour de découvrir le marae Turaina. Riche de sens pour sa vertu protectrice auprès de la population de l’île, Turaina peut être honoré de la prestation de cette formation qui a su rythmer ce thème grâce notamment à des portés et des mouvements d’ensembles gracieux et originaux.
Mono’ihere la troupe originaire de la presqu’île a misé pour sa première participation au Hura Tapairu sur “la beauté de la femme”. Au-delà de la plastique généreuse des 19 interprètes qui rendaient de ce fait largement hommage aux vahinés, la chorégraphie proposée par Augusta Alexandre, directrice de la formation a reçu une belle ovation du public visiblement conquis.
Créée cette année la troupe Maro’ura engagée en catégorie Mehura mais également en ‘aparima ‘āpipiti a su tirer son épingle du jeu grâce notamment à la qualité de ses tableaux mais aussi à la virtuosité de ses danseuses expérimentées. Le thème élaboré par Tao’ahere Maono est basé sur le propre nom de la troupe Maro’ura signifiant “emblème du pouvoir divin sur terre”. Le public aura également apprécié la prestation de Manavarii Ravetupu et Maimiti Florentin pour leur duo très original.
Les danseuses de la troupe Hura mai faufaa ont quant à elles irradié la scène en dévoilant un thème très poétique inspiré des “trésors cachés au pied de l’arc en ciel”. Et il n’aura pas fallu longtemps pour découvrir les trésors de cette chorégraphie mêlant une dynamique de groupe millimétrée et des effets visuels époustouflants que le public n’a pas hésité à encourager.
Mais à l’applaudimètre c’est bien Hura Manihini qui a remporté tous les suffrages. Certainement grâce au choix de son thème exprimant “la puissance de l’amour”, la jeune troupe emmenée par Victoria Tuia-Teikiutapu, a fait chavirer les cœurs et les têtes du grand théâtre de la Maison de la Culture.