Ce fils de peintre qui a une formation de graphiste à la base et natif de Saint-Malo en Bretagne, a répondu à l’appel du large pour voguer sur les océans et capturer des images d’une île à l’autre. Julien Girardot a découvert la Polynésie il y a dix ans maintenant, à bord de la goélette d’exploration Tara Océan où il était « cuistographe ». Il arrive ainsi en bateau et découvre les Gambier et les Marquises, un coup de cœur : « Hiva Oa est une île qui m’a beaucoup marqué, j’y ai habité 6 mois, j’ai appris à faire du cheval ».
Le photographe autodidacte multiplie les découvertes et les rencontres. L’escale polynésienne est un tournant. Il s’installe au fenua en 2011. Fakarava et Hiva Oa seront des terres d’accueil pour réaliser avec les habitants de ces îles isolées des projets photographiques afin d’« amener un témoignage d’une tradition qui peut disparaître parfois » confie-t-il.
Chaque photo de Julien Girardot raconte une rencontre, une histoire, qu’il a vécu en passant « un maximum de temps avec les gens pour mieux comprendre leur quotidien, leurs traditions ».
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« Ce qui m’intéresse, c’est d’aller un peu plus loin que l’image et pouvoir raconter une histoire par le biais d’une sélection d’images »
Julien Girardot
« L’appel des îles » à la galerie Winker, c’est dix ans de vie, une étape pour le photographe qui expose pour la première fois en solo. De 500 photos sélectionnées, il en a retenu 36 pour l’exposition. Une plongée dans le temps et les souvenirs qui lui a demandé du temps : « c’est avant tout des souvenirs, des moments importants ou des délires comme ce vélo où je rentrais de nuit sur le route de Fakarava, et je me suis dit ‘tiens on s’arrête, j’ai mon trépieds, je suis tout seul, je mets un coup de lightpainting et bim ça marche ! ».
Ses reportages de pêcheurs aux Tuamotu, ou encore des chevaux sauvages aux Marquises lui ont valu la reconnaissance de grands magazines d’exploration avec lesquels il a collaboré régulièrement. Son dernier projet en date : suivre l’association Coral Gardeners à Moorea. « Aucune association jusqu’ici a autant fait parler d’elle en Polynésie. Ils font passer un message essentiel. Je crois que c’est cette jeune génération qui pourra nous sauver » nous dit le photographe. Ses clichés ont été publiés dans un magazine finlandais.
Apres les courses à la voile qu’il a couvert au début de sa carrière, puis les voyages au gré des vents, le photographe aspire aujourd’hui à de nouveaux projets. Il souhaite revenir à sa passion de la cuisine mais surtout revenir à la terre : « les gens qu’on rencontre dans les îles nous rappellent ces choses essentielles, qu’on oublie parfois » dans notre tourbillon de la vie.