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Manifestation pacifique contre le projet du complexe New Tahara’a à Arue

(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Le cortège des manifestants a pris le départ au stade Léontieff avant 9h, direction le site du Tahara’a. Objectif de la manœuvre : montrer la densité de circulation si le projet venait à se concrétiser et ainsi dénoncer l’impact du projet du groupe City sur le trafic routier.   

Arrivés au belvédère, une cérémonie rappelle aux manifestants le caractère sacré et culturelle de la montagne. Après un orero, les participants ont enfoui un vivo, dit flute nasale, près d’un arbre à pain plantés il y a 15 ans. Le vivo symbolisant le souffle de vie, cette action vient consolider une réflexion de plus de 10 ans.

« Aujourd’hui on parle du mana, du mana de la vallée, mais c’est toujours la terre. Et c’est en ce mana là que les tupuna ont cru, notamment au chemin des âmes. Et nous on a cru depuis le début, et on concrétise encore une fois cette croyance que la Terre va faire quelque chose contre ce projet qui va finalement détruire le si beau promontoire que nous avons », déclare Doris Maruoi, à la tête du collectif Mou’a Ura Nui i Te Ra’i Atea.

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(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévsion)

L’ensemble des manifestants s’est retrouvé en contrebas du site, où les rameurs et pêcheurs de la commune se sont joints à l’évènement. Le choix d’y organiser des cérémonies culturelles est symbolique : l’impact environnemental du futur complexe sur la qualité de l’eau inquiète. « Ici, au bas du Taharaa connu par tous, c’est la meilleur qualité d’eau qu’il y a. Donc aujourd’hui oui, nos pêcheurs, nos mamans, nos papas, tous ceux qui ont bien voulu se manifester sont là. Ce n’est pas une manifestation au niveau de la quantité, mais qui vient du cœur, pour dire ça suffit, laissez nous notre terre », enfonce Teura Iriti, maire d’Arue.

« Faire une animation en soirée, faire danser trois filles et faire un peu de tambour, on en a ras-le bol ! »

Jacky Bryant, ajoint au maire d’Arue

Son adjoint Jacky Bryant, figure de proue des opposants au projet, y voit un combat plus large : « Il y a aujourd’hui chez nous une tendance à vouloir faire en sorte que la culture c’est une rubrique, que l’environnement c’est une rubrique – que le positionnement qui est considéré c’est si c’est je crée de l’emploi alors on doit tous réfléchir en terme d’emploi par rapport à ceux qui nous impose un type de développement, un choix de société. Et nous on ne veut plus qu’on nous impose ce type de choix de société qui consiste à détruire le patrimoine et de temps en temps à nous inviter pour aller faire une animation en soirée, faire danser trois filles et faire un peu de tambour, on en a ras-le bol ! »

Les futures générations ne sont pas délaissées. La transmission des savoirs se fait par le jeu et par la parole. Après avoir confectionné des titiraina, ils laissent l’océan les guider. Une manière pour eux de se réapproprier le milieu marin, comme le souligne Libor Prokop, figure bien connue de la scène culturelle polynésienne : « On commence à avoir l’âge d’être passeur, d’être passeur des connaissances, de la culture. C’est pour ça que je le fait, et évidemment que j esuis très proche des enfants, pacre que les adultes il n’y a aucune chance, y’en a plus. »  

L’avenir du Tahara’a et de son environnement n’est pas encore dessiné. Les opposants au projet immobiliser comptent aujourd’hui sur le pays pour empêcher le groupe city sur le site de Arue.

(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)
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