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Marquises : 46 ans après, l’histoire de l’Askoy II racontée par la compagne de Jacques Brel

Le 19 novembre 1975, l'Askoy II arrive aux Marquises avec son skipper-chanteur à bord. Jacques Brel choisit de jeter la pioche dans la baie de Tao Ku (Crédit Photo : DR / SAVE ASKOY II)

Ils s’étaient lancés dans le projet fou de rénover l’épave de l’Askoy II, voilier de Jacques Brel qu’ils avaient retrouvé dans les années 2000 échoué sur une plage de Nouvelle-Zélande, rongé par la rouille. Les deux frères Wittevrongel, Piet et son frère aîné Staf, ont assisté à Zeebruges au baptème du navire, entièrement rénové après un long chemin de croix. Les Wittevrongel ont en tête l’idée de naviguer jusqu’aux Îles Marquises, où le chanteur belge repose.

Sa compagne de fin de vie, l’ancienne danseuse et actrice guadeloupéenne Maddly Bamy, était invitée d’honneur de la cérémonie. « Quand on pense à l’état de ce bateau quand ils l’ont retrouvé. C’est énorme ce qu’ils ont fait. Il a fallu lutter pour aller jusqu’au bout » , a-t-elle déclaré à l’AFP.

Pour Jacques Brel (1929-1978), l’aventure de l’Askoy II commence en 1974, quand il largue les amarres depuis le port d’Anvers en emmenant avec lui Maddly et sa fille France, qui quittera le navire au bout de six mois, dans les Antilles françaises. La traversée s’avère mouvementée, Brel découvre qu’il est atteint d’un cancer et doit faire plusieurs allers et retours en Europe pour être soigné.

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L’auteur de « Ne me quitte pas » ne renonce pas pour autant et jette finalement l’ancre aux Marquises, où il passe les dernières années de sa vie avec Maddly Bamy, loin de sa famille.

« Je lâche tout, je traverse le monde »

Le voyage aux Marquises avec l’Askoy II, voilier de 19 mètres, lourd et exigeant, pour lequel elle avait elle-même appris les bases de la navigation, a été la preuve de l' »immensité des rêves » de l’icône belge. « C’est un homme qui ne voulait pas rester en place, il voulait aller voir ailleurs comment vivent les autres. Il est parti en se disant ‘je lâche tout, je traverse le monde s’il le faut‘  » , poursuit Maddly Bamy, 80 ans.

La vie du bateau ne s’arrête pas quand Brel décide de le vendre en Polynésie, pour se reconvertir en pilote d’avion amateur. Avec au moins trois propriétaires aux commandes, l’Askoy II vogue ensuite vers la Californie et les îles Fidji, avant de s’échouer sur une plage de Nouvelle-Zélande.

C’est là qu’arrivent les frères Wittevrongel, depuis toujours intimement liés à l’aventure maritime de Brel puisque c’est dans la voilerie familiale, à Blankenberge, que ce dernier est venu s’équiper avant de partir.

Samedi à Zeebruges, l’Askoy II ne sortira pas forcément du port pour naviguer, mais Piet Wittevrongel assure qu’en plus de la coque et des boiseries intérieures flambant neuves, les mâts sont désormais dressés pour hisser les voiles, « une rénovation complète » . 

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