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212,8 milliards de Fcfp : Le budget 2022 de la Polynésie adopté

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le budget 2022 de la Polynésie adopté

C’est par une attention spéciale aux personnes atteintes de handicap et un projet de loi définissant les conditions d’accès prioritaire pour les personnes reconnues handicapées qu’a débuté cette session… à la veille de la journée internationale qui leur sera consacrée demain. Parmi les annonces : une augmentation des allocations et une branche dédiée dans la réforme de la PSG.

Ce texte constitue l’amorce d’une refonte plus globale qui permettra, à terme, une meilleure lisibilité des dispositions consacrées par la Polynésie française à l’inclusion des personnes reconnues handicapées. Il s’agit plus précisément d’améliorer les dispositions relatives à leur accès aux établissements recevant du public, tout en réaffirmant leurs droits et priorités, souvent oubliés voire bafoués.

Elle comporte pour l’essentiel, des dispositions visant à permettre d’actualiser et de clarifier la règlementation existante. L’objectif escompté est de la rendre plus compréhensible pour l’ensemble des citoyens et de permettre aux personnes reconnues handicapées de faire valoir leurs droits d’accès prioritaire dans tous les établissements recevant du public.

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Ces dispositifs prendront en compte l’état réversible ou non du handicap de la personne et seront ainsi attribués, selon leur couleur, soit à titre temporaire, soit à titre définitif. En outre, il est proposé d’en sanctionner le prêt, l’usage par un tiers et la falsification.

En complément, le projet de texte impose aux établissements recevant du public, sous peine de pénalités, une obligation d’adoption et d’affichage « dans un lieu suffisamment visible et accessible » d’une signalétique adaptée.

Enfin, il est proposé d’affecter le produit des recettes provenant des pénalités précitées, au Fonds pour l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Grace à l’extension de l’objet de ce fonds, ces recettes pourront notamment aider au financement d’actions visant à développer et à améliorer l’accès aux personnes handicapées.

Ce texte est adopté à l’unanimité.

Mais le dossier majeur, ce jeudi, était bien celui du budget 2022. Près de 213 milliards de francs. 11% de plus que l’an dernier.

Le gouvernement mise sur une hausse de 2 à 3% du Produit intérieur brut.

« Nous avons été très précautionneux sur le taux d’augmentation de cette croissance pour l’an prochain. Nous sommes, je le pense, sur une hypothèse basse. Nous avons estimé les recettes de ce budget à partir de cette référence », indique le président Edouard Fritch.

« J’ai entendu des représentants dire que c’était trop optimiste. Je voudrais juste rappeler qu’à travers le monde, au niveau de l’OCDE et des grands spécialistes, le PIB 2022 a été revu à la baisse de 4.9 à 4.5. Nous, nous sommes entre 2 et 3. Ce budget est plutôt très prudent », estime le ministre de l’Economie et du Budget, Yvonnick Raffin.

Une partie de l’opposition veut partager cet optimisme comme une façon de tourner la page de la crise sanitaire : « On ne peut que garder espoir et positiver! Ceci dit : une petite appréhension sur ces nouvelles taxes, annoncées par le gouvernement », explique la présidente du groupe Tahoera’a Huira’atira, Teura iriti.

Mais pour l’essentiel, l’opposition appelle à davantage de réalisme. Et s’interroge, même, sur la sincérité de ce budget.

« On a une situation économique et sanitaire qui reste encore incertaine. C’est une réalité », relève le représentant non-inscrit Nuihau Laurey. « On a un budget qui est en augmentation de plus de 10 milliards, dans un contexte économique qui est très difficile. Nous, nous plaidons depuis plus d’un an pour une baisse des dépenses publiques. Une baisse du périmètre de l’administration et une baisse des impôts pour les acteurs économiques qui sont durement impactés par cette crise. Or, on a une proposition complètement opposée du gouvernement : augmenter les dépenses publiques ».

« On n’est plus à l’heure de la maîtrise des dépenses. On est à l’heure de la réduction de la voilure », constate le président du groupe Tavini Huira’atira Tony Geros. Parce-que maintenant, il faut véritablement réduire la voilure des dépenses de l’administration pour arriver à réaliser la réduction de nos dépenses… pas uniquement la maîtrise ».

Sceptiques mais pas complètement opposés. Les discussions ont débouché sur un vote favorable à 47 voix. 10 représentants se sont abstenus.

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