Conséquence du conflit en Ukraine et de la crise énergétique en Europe, l’Euro ne cesse de dégringoler. Du jamais vu depuis 20 ans. Il est passé sous le seuil de la parité avec le dollar US. Un euro équivaut aujourd’hui à 0,99 dollar US. Or, les Fcfp sont à parité fixe avec l’euro. Quand l’euro est au plus bas, le pouvoir d’achat en Fcfp baisse. Résultat pour la Polynésie : le coût des importations augmente mécaniquement. C’est le cas, par exemple, pour les hydrocarbures. « On va dire que le prix à la pompe est surtout impacté par le cours du brut principalement, peut-être à 80%. Après, l’effet devise, effectivement aujourd’hui le dollars est cher donc ça peut jouer pour 10%. Et puis on a l’effet fret international qui a beaucoup monté donc voilà les composantes. Ce n’est pas forcément la devise qui rend le prix à la pompe le plus cher. C’est vraiment le cours mondial du pétrole », explique Luc Péridou, directeur général délégué de Pétropol.
Une situation difficile vis-à-vis de tous les produits importés payés en dollars. Mais la chute de l’euro est aussi une opportunité. Pour le tourisme local, en particulier. Selon une étude, les touristes américains ont ainsi gagné près de 10% de pouvoir d’achat : « pour le marché américain sans doute ça a un effet immédiat sur le prix des packages, sur le prix des chambres. De toute évidence cela favorise le marché américain » estime le directeur de Tahiti Tourisme, Jean-Marc Mocellin.
Une conjoncture confirmée par l’institut de la statistique qui annonçait la semaine dernière la venue massive de touristes d’Amérique du Nord avec près de 50% des flux et une hausse de 16% sur le prix moyen d’une chambre. Soit une dépense moyenne de 64 000 Fcfp par nuit. Un taux qui n’a jamais été aussi élevé, toutes périodes confondues.
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