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Commerces en période de crise : anticiper, payer, en attendant d’être livrés

Crédit Tahiti Nui Télévision

Dans ce magasin de jouets, les rayons seront pleins pour les fêtes de fin d’année assure son directeur Nicolas Castel. Les fournisseurs ont prévenu les enseignes de commander plus tôt cette année. Le fret maritime mondial est enrayé avec pour conséquences, une flambée des coûts et des retards de livraisons. Ce magasin se fournit principalement en Europe. Les perturbations logistiques sont moindres sur la ligne Europe Pacifique. Mais il a fallu faire un effort de trésorerie, dès le mois de mars. « Si les commandes de Noël étaient passées comme habituellement au niveau du mois de juillet ou août, j’aurai eu l’impact tarifaire de la majoration du fret et des matières premières. Donc là on a fait un gros effort au niveau de la trésorerie pour pouvoir anticiper cette augmentation et pour pouvoir sur les fêtes de fin d’année, maintenir les prix corrects sans augmentation. »

Dans le monde, 80% des biens que nous consommons sont transportés par voie maritime, selon les estimations des Nations Unies. La pandémie a provoqué un déséquilibre dans la chaîne d’approvisionnement, allant d’une pénurie de matières premières ou de main d’œuvre, au manque d’espace sur les cargos et les quais des ports.

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Le commerce mondial hérite de cette situation. Et la Polynésie, face aux gros marchés, tente d’assurer ses importations tant bien que mal. Sur la route Asie-Pacifique, les tarifs ont doublé pour transporter un conteneur de 20 pieds. C’est x 5 dans d’autres régions du monde. Dans cette enseigne de la grande distribution, la centrale d’achat du groupe enregistre déjà un surcout de 10% sur la route Asie pacifique et ses commandes pour Halloween, Black Friday et Noël sont bien parties, mais leur date de livraison reste incertaine…

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« Pour la fin d’année, l’ordre de grandeur que l’on a aujourd’hui c’est qu’on a à peu près les deux tiers pour lesquels on a une confirmation que la marchandise va pouvoir partir dans les temps, explique Christopher Wong Chou, directeur d’exploitation. Le problème sur cette ligne Asie-Pacifique, c’est qu’il y a ce qu’on appelle une rupture de charge en Nouvelle-Zélande. C’est-à-dire que les bateaux vont arriver en Nouvelle-Zélande, vont changer de navire, et donc du coup il y a un goulet d’étranglement »

La difficulté pour les commerces reste d’absorber ce surcoût et d’éviter une hausse des prix de ventes des marchandises. Un équilibre pas si facile à maintenir. Selon la Fédération générale du commerce (FGC), le secteur tient le coup tant qu’il peut malgré des pertes de chiffre d’affaires. Certains magasins étaient contraints de fermer ses dernières semaines. « Tant qu’on peut absorber, les commerçants font leur maximum pour absorber les hausses de prix. Et donc tant qu’ils peuvent, ils l’absorbent. Mais arrivé à un moment, ils ont besoin de trésorerie, ils ont besoin de financer, de payer leurs salariés, de payer les patentes, de payer le loyer et à un moment donné ils ne pourront plus le faire » estime le secrétaire de la FGC Gérard Burlat.

Face aux difficultés d’approvisionnements, il faut s’attendre à avoir moins de diversité dans les gammes des produits, toujours en cours d’acheminement.

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