Depuis deux semaines, le gérant d’un restaurant au fenua constate une baisse de fréquentation. Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement lundi 16 mars n’ont pas arrangé la situation. Désormais, les restaurants et autres lieux publics doivent réduire de moitié leur capacité d’accueil : « Je n’ai plus de fréquentation aujourd’hui… (…) Le business est complètement stoppé, bien avant les mesures (…) On est à 30-40% de notre chiffre d’affaires maximum. On n’a pas de visibilité, on ne sait pas combien de temps ça va durer, donc il faut attendre et faire confiance à nos pouvoir publics ».
Il faut donc s’adapter à la situation : « Je m’attendais à ce type de mesure. Je m’y étais préparé. On a déjà commencé à réduire les commandes et on a pris des mesures de protection pour le personnel. Et depuis hier, on n’accepte plus qu’une table sur deux. On attend d’autres communications de la part des autorités parce que pour l’instant, on ne sait pas quoi faire de notre personnel. Il est évident qu’avec 50%, on ne peut pas faire travailler les gens pendant trop longtemps. J’espère qu’il y aura au moins une indemnisation au moins des employeurs ou des salariés directement par la CPS ou d’autres organismes » explique Jean-Charles Lallemand, gérant d’un restaurant.
« J’attends que les choses soient claires et dites pour qu’on puisse véritablement fermer et que tout le monde prenne ses responsabilités (…) Le confinement reste la solution la plus idéale, à mon avis. Faut-il attendre qu’il y ait d’autres cas pour prendre des restrictions ? Je pense que ça sera déjà trop tard peut-être. Ce serait bien qu’on prenne un peu d’avance sur ces mesures » admet-il.
– PUBLICITE –
Inquiétude des gérants donc, mais aussi des salariés qui ne savent pas de quoi sera fait demain.
Autre nouvelle mesure annoncée par le président du Pays, l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes.
Un coup de massue pour Florian Sodoyer, gérant d’une agence événementielle. Sur les deux prochains mois, cinq contrats ont été annulés. Un gros manque à gagner : « Dès qu’on perd un événement, ce sont de fortes retombées économiques qui sont problématiques. Pour le moment, on évalue à un peu plus de 10 millions les pertes sur ces deux mois d’activité (…) Je suis inquiet pour mon entreprise car je sais que pendant 2-3 mois, il n’y aura aucune rentrée d’argent dans la société. On attend de voir les mesures économiques qui seront prises de la part de notre gouvernement, pour voir si on aura des aides pour faire passer cette période compliquée. (…) Mais on ne sent pas seul, on voit que c’est au niveau mondial, que tout le monde est touché, toutes les entreprises » nous dit-il.
Alors que la Polynésie n’est pas encore au stade épidémique, dans chaque secteur, les entreprises sont dans l’incertitude et en manque de visibilité. Le gouvernement travaille actuellement sur un plan de sauvetage de l’économie polynésienne.