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De plus en plus de Calédoniens s’installent en Polynésie

Photo d'illustration (Crédit : Tahiti Nui Télévision)

Vingt ans après l’accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie demeure toujours fragilisée. Alors que le deuxième référendum d’autodétermination doit avoir lieu le 6 septembre prochain, les habitants ne cachent plus les tensions raciales qui règnent. Au-delà de l’indépendance, la situation économique de l’archipel n’est pas au beau fixe et creuse toujours plus les inégalités. Résultat : c’est en Polynésie que beaucoup de Calédoniens viennent trouver une vie paisible, loin des problèmes économiques et politiques.

Yohann Said est né à Nouméa. Il s’est installé à Tahiti il y a deux semaines pour des raisons familiales, mais pas seulement : « Le climat est quelque peu tendu dans le pays à cause de ces histoires sur le référendum, qui, à mon sens, n’aboutissent pas. J’ai l’impression qu’on n’arrive pas à se sortir de ce climat. (…) Je ne me retrouve pas dans la Calédonie d’aujourd’hui. Ce n’est pas la Calédonie dans laquelle j’ai grandi, dans laquelle j’ai été élevée. (…) On en est au deuxième référendum, et rien ne se passe. On ne sait pas où on va, on ne sait pas ce qui est proposé pour sortir de tout ça. Je ne vois pas d’issue pour le moment car chaque politicien campe sur ses positions et on ne trouve pas de consensus au final ». « Je me sens bien en Polynésie parce qu’il y a une douceur de vivre. Et je m’y sens bien en tant que Calédonien. Je vis un peu ici comme je vivais il y a quelques années en Nouvelle-Calédonie » poursuit-il.

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L’instabilité est palpable tout comme en Polynésie lors du Taui en 2004, période à laquelle beaucoup de Tahitiens ont préféré partir vivre en Nouvelle-Calédonie. Mais aujourd’hui, eux-aussi reviennent au pays, sentant le vent tourner. « Cela fait 30 ans que j’y vis. J’en ai assez, je veux rentrer (…) Cela devient de plus en plus dur là-bas, les taxes augmentent, le comportement des gens change etc. Ce ne sont pas que les kanaks qui veulent l’indépendance. Et cela devient de plus en plus bordélique. Je ressens une montée du racisme. On te dit bonjour devant et on te jette le caillou par derrière. Je veux protéger mes enfants et les ramener au fenua pour qu’ils connaissent leur culture, leur racines, car ils sont nés en Nouvelle-Calédonie » confie Karl Pittman, originaire de Tahiti.

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Autre conséquence de la situation en Nouvelle-Calédonie : la fuite en avant des promoteurs immobiliers. Robby Levaillant, gérant d’une agence immobilière le confirme, de plus en plus de Calédoniens investissent en Polynésie. « Le nickel n’est pas en grande forme à l’heure actuelle, le tourisme, c’est pas la grande fête là-bas, ils n’ont qu’une compagnie aérienne, au niveau du développement politique, il y a une entente qui est un peu limite, et ils voient qu’en Polynésie française cela se passe très bien depuis quelques années et que le climat est calme (…) Je trouve ça très bien que les Calédoniens viennent, c’est bénéfique pour le territoire et pour l’emploi » explique-t-il. Cet exode est en effet une aubaine pour l’économie de la Polynésie.

En Nouvelle-Calédonie, un troisième référendum pour l’indépendance pourrait avoir lieu en 2022.

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