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Des Polynésiens surfent sur la vague de la crypto-monnaie

(crédit photo : Envato / jirkaejc)

« Le problème, c’est que chacune reste extrêmement volatile, puisque ces cryptomonnaies ne sont pas adossées à quoi que ce soit de concret », explique Gaétan Bisson, enseignant chercheur en mathématiques à l’Université de la Polynésie française. « Elles ne sont pas adossées à une économie, elles ne sont pas adossées à la valeur d’un métal ou quoi que ce soit, du coup c’est de la pure spéculation et les prix peuvent s’envoler ou dégringoler sans prévenir ». Comme la spéculation en bourse, la crypto-monnaie peut flamber ou chuter.

Mais malgré des fluctuations constantes, cette valeur progresse continuellement. L’un des gros avantages est qu’elle est infalsifiable. « Tout le monde a accès à la liste des comptes et l’argent, de quel compte il va vers quel autre compte. Après, quand on a un compte, il n’y a pas écrit votre nom à l’intérieur », précise Gaétan Bissan. « Dans ce sens là, c’est un pseudonyme, mais c’est relativement facile d’arriver à identifier le titulaire d’un compte quand ce compte fait des transactions régulièrement et qu’on veut vraiment l’identifier. On a un semblant d’anonymité par le fait qu’il n’y a pas notre nom écrit dessus, mais quand même, il y a une traçabilité ».

Des économistes polynésiens installés au Canada vont lancer dans un mois un concept pour adosser et générer de la valeur en crypto-monnaie, voire même créer sa propre crypto-monnaie. Baptisé Lenny Face Coin, ce projet tourne autour d’un personnage, Lenny, qui rassemblera une communauté d’artistes qui vont enrichir son histoire. Spécialisés en économie et nouvelles technologies, les concepteurs du projet voudraient à terme aider à financer des initiatives en Polynésie française.

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« On viendrait soutenir des fondations ou des associations aussi », explique Jérôme Pansi, co-fondateur du projet Lenny Face Coin. « Une fois qu’on a terminé cet aspect de développement communautaire, de se faire connaître et d’avoir comme une certaine notoriété, ce que cela nous permettra, c’est qu’on aura plus de ressources pour développer une vraie utilité derrière, comme de la finance décentralisée », rajoute Arii Sichoix, également co-fondateur. En clair, investir dans des projets concrets comme financer la construction d’écoles ou de dispensaire ou bien payer des formations.

Dans un avenir qui ne semble pas si incertain, l’équipe de Jérôme et Arii veut développer le paiement de services en Polynésie par de la crypto-monnaie. Comme au Salvador ou en Suisse, ils souhaitent permettre aux touristes de payer leurs billets d’avion, leurs séjours et leur shopping avec de la crypto-monnaie. Les méthodes existent et les moyens sont déjà disponibles, il manque simplement une impulsion politique ou sociétale.

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