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En 2023, l’économie polynésienne en « bonne tenue », estime l’IEOM

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

2023, une année de croissance remarquable au fenua


On savait les chiffres du tourisme polynésien à leur « all time high » en 2023, avec 261 000 visiteurs et environ 85 milliards de francs de recette. Une contribution plus qu’honorable (9% exactement) au PIB du fenua, rappelle l’Institut d’émission d’Outre mer dans son rapport annuel 2023, année qui a vu l’économie polynésienne retrouver son niveau d’avant-crise covid.

Dans le détail, la hausse de la fréquentation touristique s’est traduite pour l’hôtellerie polynésienne par un coefficient moyen de remplissage record (73 % contre 69 % de 2016 à 2019). « Avec un revenu moyen par chambre disponible élevé (48 000 francs contre 31 000 francs en 2019), l’hôtellerie polynésienne a conforté la trésorerie des établissements » , note l’institut.

Les recettes à l’export dans le secteur primaire ont été exceptionnelles, notamment grâce à la perle. Ce sont surtout les clients chinois qui, à partir du second semestre 2023, ont alimenté les exportations de perles brutes, en volume comme valeur, avec des volumes quasi doublés (17 tonnes contre 9 tonnes en 2022) et des recettes triplées sur l’année (17 milliards de francs contre 6 milliards). Un boom que n’ont pas connu les exportations de poissons, à tonnage similaire.

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Le marché de l’emploi consolidé

Le nombre de chômeurs est resté sous le seuil des 10 000 en 2023. Le taux de chômage a de nouveau diminué, 8,5 % en 2023, après 8,7 % en 2022 et 9,1 % en 2021, précise l’IEOM. Parallèlement, le taux d’emploi, lui, s’est amélioré (55,8 % après 54,6 % en 2022).

Des chiffres à mettre en perspective avec l’orientation toujours favorable de l’indicateur du climat des affaires (ICA), attestant de la « bonne tenue » de l’économie polynésienne. Stable en 2023, il rend compte de la dynamique positive sur laquelle surfent les entrepreneurs polynésiens. Ces derniers ont estimé que leur activité avait été porteuse, requérant de la main-d’œuvre supplémentaire. L’effet Jeux olympiques a soutenu « tant les chantiers en cours que les carnets de commandes du BTP » , note l’IEOM, avec des besoins en infrastructures du pays (rénovation de la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, transition énergétique, routes…).

Décélération de l’inflation en fin d’année

En 2023, l’inflation a graduellement décéléré, jusqu’à retrouver un niveau stable fin 2023. Après un pic à +8,5 % en glissement annuel en décembre 2022, l’indice des prix à la consommation a enregistré +0,6 % un an plus tard. Un taux qui a d’ailleurs incité l’IEOM, comme la Banque Centrale Européenne avant lui, à baisser ses taux directeurs d’un quart de point, début juin 2024.

Une décision permettant, en théorie, d’assouplir le crédit et donc favoriser l’investissement. En empruntant pour moins cher auprès de l’IEOM, les établissements bancaires pourront en effet diminuer les taux d’intérêts et assouplir leurs conditions de prêt.

Loi fiscale, présidentielles américaines : des motifs d’incertitude

Toutefois, les prévisions d’investissement de l’IEOM à l’horizon d’un an se sont estompées en cours d’année 2023. Une remarque particulièrement vraie pour les grands projets hôteliers, dont les conditions d’éligibilité à la défiscalisation locale ont été durcies par la réforme fiscale du gouvernement Brotherson. «  »Une majorité de chefs d’entreprise exprimant leur attentisme voire quelques doutes, notamment sur le maintien du niveau de la commande publique et la modification des conditions d’éligibilité à la défiscalisation locale » , écrit l’IEOM.

Autre point scruté par les investisseurs, la montée des risques géopolitiques qui suscitent l’inquiétude des touristes, particulièrement « à l’approche des élections présidentielles aux États-Unis » . « Les deux premiers mois de 2024 ont déjà montré un recul de plus de 18 % du nombre de touristes américains et une diminution de 24 % de la production de crédit des banques par rapport à janvier, février 2023 » , alerte l’IEOM, qui nuance ces craintes à condition du « maintien d’une inflation modérée » et de « l’impact favorable » des anticipations de baisse des taux directeurs sur les agents économiques.

Le rapport complet de l’IEOM :

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