Plus de 1 000 entreprises sur 2 400 ont répondu au Cerom, contre un échantillon de 200 sociétés en temps normal. Soit un taux de réponse de 46%, et une participation qui en dit long sur l’attente du secteur privé. Réalisée au début du déconfinement, la visibilité était alors presque nulle pour les patrons. « Les gens avaient du mal à se positionner en termes de perspectives, et il y en a quand même beaucoup, les trois quarts, qui estiment que leur chiffre d’affaires ne reviendra pas à la normal avant au moins un an, voire beaucoup plus, on peut donc en déduire que la reprise sera assez lente » analyse Sophie Natier, responsable du service étude à l’IEOM.
Confinement oblige, 85% des entreprises ont connu une baisse de leur activité en avril, et plus de la moitié d’entre elles annoncent une perte de chiffre d’affaires de plus de 50 %. Les activités dépendantes des transports comme le tourisme ou le bâtiment sont particulièrement pénalisées.
Cependant, 15% des entreprises ont constaté une stabilisation, voire une hausse de leur activité courante, principalement dans le commerce à dominante alimentaire (4 sur 10) et l’industrie agroalimentaire (un tiers).
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L’impact du confinement sur les conditions de travail ne passe pas non plus inaperçu. 7 entreprises sur 10 avaient peu, voire aucun salarié à leur poste. C’est le cas de la quasi-totalité des sociétés de l’hôtellerie et du tourisme. En parallèle, 30% des entreprises ont fait du télétravail, essentiellement des grandes entreprises (près de 6 sur 10, pour celles d’au moins 20 salariés) et dans le secteur des services non touristiques (44 %).
Près de 30 % des entreprises ont également eu recours au travail partiel, avec en première ligne les entreprises de l’hôtellerie et des services touristiques (60%). Des interruptions qui ont pris la forme de suspensions de contrat travail pour certaines entreprises.
73% des entreprises font appel aux dispositifs de soutien
Mais c’est surtout le recours massif aux dispositifs de soutien bancaire qui retient l’attention. Diese, report d’échéances, des impôts, ou des cotisations sociales : 73% des entreprises y ont fait appel, dont un tiers rien que pour le Prêt garanti par l’Etat. Un endettement qui permet certes de maintenir les liquidités, mais qui a un coût. « En plus de la perte d’activité, les chefs d’entreprises craignent d’aggraver leur endettement, les aides et les prêts signifient pour eux un remboursement, ils se demandent si l’activité va redémarrer suffisamment pour qu’ils puissent s’en remettre » résume Sophie Natier.
Le Fonds de solidarité État n’est pas en reste, sollicité par près de la moitié des entreprises éligibles. En mai, un tiers d’entre elles avaient déjà reçu une réponse positive, soit un taux d’acceptation de près de 84 % des dossiers traités. Un fonds majoritairement sollicité, ici aussi, par les entreprises du tourisme et de la restauration.
Les perspectives sont donc peu réjouissantes : 85 % des entreprises anticipent une baisse en l’activité en 2020, avec un recul du chiffre d’affaires d’au moins 50% pour 4 entreprises sur 10.
Retrouver un niveau d’activité satisfaisant prendra moins d’un an pour 29% des entreprises, et 2 ans ou plus pour 28%, selon l’enquête de l’IEOM.
Le retour à un volume d’affaires satisfaisant ne devrait pas intervenir avant un an pour la moitié des entreprises des îles du Vent et pour 70% dans le reste de la Polynésie française.